jeudi 4 mars 2010

UN PLI recommandé

Plusieurs chercheurs ont relié l'oeuvre de Maurice Leblanc à l'affaire de Rennes-le-Château (RLC). S'il n'a pas été le premier, Patrick Ferté donne en 1992 dans son Arsène Lupin Supérieur Inconnu une profusion d'échos propre à interroger ceux qui, comme moi, ont le plus grand mal à prendre l'affaire au sérieux.
Les récents approfondissements contés ici m'ont conduit à une hypothèse : et si les coïncidences entre l'oeuvre de Leblanc et l'affaire RLC ne témoignaient pas de la transmission par Leblanc d'un quelconque savoir ésotérique, mais plutôt d'une influence essentielle de son oeuvre sur les manipulateurs à l'origine de la mystification ?
A noter illico qu'il ne s'agit que d'imaginer une influence prépondérante, car il a été récemment démontré que la photo de la "Borne ALCOR" près de RLC, une des "preuves" de l'affaire, était un document trafiqué et que la pierre originale, retrouvée (voir ici, temps 44'), n'avait jamais porté l'expression Ad lapidem currebat olim regina, imaginée par Leblanc dans La Comtesse de Cagliostro (mais les faussaires avaient laissé à leurs victimes le soin de cette identification).
Si RLC a focalisé l'attention, le trio des manipulateurs, Cherisey-Plantard-Sède, l'intégrait à un "triangle d'or" Gisors-Stenay-RLC, qui correspondrait avec une parfaite adéquation aux trois romans de guerre de Leblanc. Trois ouvrages en apparence indépendants parurent sur ces lieux, sous la seule signature de Gérard de Sède, mais dont le trio se partageait les droits d'auteur.
Ce fut d'abord Les templiers sont parmi nous (1963), révélant la présence dans une salle souterraine de Gisors de 30 coffres... L'affaire aujourd'hui oubliée fit tant de bruit à l'époque que Malraux organisa une campagne de fouilles. Ces 30 coffres rappellent la salle souterraine de L'île aux 30 cercueils (1919), dont le plafond est soutenu par 30 pierres dressées correspondant à 30 menhirs en surface. Il y a un Prieuré dans cette île SIllONnée d'un réseau de communications souterraines, évoquant le Prieuré de Sion, et ce Prieuré est habité par un Antoine, fêté le 17 janvier...
En 1971 paraît La race fabuleuse, agitant diverses idées autour de la dynastie mérovingienne et de Stenay, ville royale choisie par Dagobert II. Divers indices permettent d'identifier la ville imaginaire de Corvigny, dans L'éclat d'obus (1915), à Stenay.
Entre les deux fut publié L'or de Rennes (1967), or le roman intermédiaire de Leblanc, Le triangle d'or (1917), décrit la quête d'une fortune en or dans la propriété du nommé Essarès, rue RAYNouard, que les lupinologues tel Ferté identifient à Rennes dans le Razès...

Je ne vais pas tenter de démontrer plus avant cette hypothèse, d'une part parce que je ne connais pas assez bien l'ensemble de la "mythologie plantardienne", esquissée dans ces livres signés de Sède et développée ailleurs, et que je n'ai guère envie de l'étudier plus avant, étant tout à fait convaincu qu'il s'agit d'une totale mascarade, d'autre part parce que je sais que, quels que soient les arguments avancés, il subsistera toujours des failles, par lesquelles ne manqueront pas de s'engouffrer ceux qui veulent à tout prix croire à une énigme fabuleuse dans le Razès, ainsi la publication 20 ans après la mort de Cherisey, conformément à ses voeux, de Pierre et Papier dans lequel il avouait avoir fabriqué les principaux documents en cause, n'a pas suffi et les partisans de l'authenticité du message "à midi pommes bleues" ont mis à profit quelques contradictions de Cherisey pour réfuter ses allégations et par là même conforter leur position...

Or nous verrons que Cherisey n'est pas du tout quelqu'un dont on peut attendre un discours raisonnable. Par ailleurs les contradictions et les coïncidences les plus étranges semblent inhérentes à tout dossier, dès qu'on tente de l'approfondir sans oeillères. J'écris ceci non en rationaliste borné, acharné à extirper toute trace de merveilleux, mais parce qu'il me semble que le merveilleux réside précisément dans ces coïncidences, que je m'afflige de voir détournées de leur enseignement éventuel pour des histoires plutôt puériles de trésors cachés.
Mon précédent billet étudiait précisément de formidables coïncidences liées à RLC, mais avec une implication personnelle telle que nul n'était tenu d'en accepter l'intégralité. Ce qui suit est par contre une coïncidence absolue, probablement totalement inédite, et je dois de l'avoir repérée à la fantaisie de Cherisey.
Je demande un peu de patience avant d'y arriver.

Ce site donne les cinq premiers chapitres de Circuit, où Cherisey contait en 1971 l'itinéraire farfelu des jeunes Charlot et Marie-Madeleine vers Rennes-le-Château. Plantard et Sède y apparaissent sous les noms Valérien et Matras, tandis que Cherisey s'y met en scène sous le nom d'Amédée, son nom d'acteur, notamment dans le duo radiophonique Grégoire et Amédée qui le rendit célèbre, enchantant les amateurs de nonsense sur Paris-Inter jusqu'en 1960.
Circuit débute sur une interview d'Amédée par Matras, qui lui demande comment il a connu Roland Dubillard :
AMEDEE – C’est toute une histoire qui remonte à l’inénarrable tandem « Grégoire et Amédée » où il était Grégoire et moi l’autre.
MATRAS – On ne vous entend plus à la radio.
AMEDEE – En effet, au moment ou la R.T.F. colonisa son carton à chapeaux du quai de Passy, se réduisit aux décimales O.R.T.F. et rabattit le couvercle sur sa tête, Grégoire et Amédée durent se séparer pour des raisons de sécurité : quelqu’un, tirant sur la virgule formant clapet, aurait pu nous réduire au niveau du commun où il n’est point d’inénarrable qui tienne.
MATRAS – Y a-t-il un rapport entre Grégoire et ce fameux abbé du même nom qui en 1792 réclama la liberté du culte pour les habitants du Mont Blanc et dont Victor Hugo déclara qu’il venait au sénat pour garnir un banc vide ?
AMEDEE – Peut-être bien, mais il faut vous dire que le duo Grégoire et Amédée est emprunté au « Triangle d’or », une aventure d’Arsène Lupin. Grégoire a l’air d’une femme déguisée en homme jusqu’au moment où l’on reconnait en lui un homme. Amédée pour sa part est un concierge bavard.
Et bien, figurez-vous que tous deux meurent assassinés pas tellement loin du quai de Passy où est l’O.R.T.F.
On peut les voir en deuil d’eux-mêmes sur la couverture de l’édition populaire publiée en 1968 (...)

Cette édition populaire de 1968 est celle du Livre de Poche, qui a publié de 1962 à 1973 une quasi-intégrale Lupin avec une maquette commune, dont la principale caractéristique était l'étrange figure de deux hommes imbriqués l'un dans l'autre, un personnage typique de la Belle Epoque et Lupin, figure présente sur les 3 couvertures données plus haut.
Elle n'a évidemment rien à voir avec les Grégoire et Amédée du roman. S'ils sont effectivement assassinés, dans le quartier de la future Maison de la Radio, ce sont deux personnages subalternes qui ne se connaissent pas. Par ailleurs Cherisey avait adopté le nom de scène Amédée dès 1949, bien avant de former en 1956 le duo avec Dubillard.
Si ceci n'est pas suffisant pour lui contester de s'être inspiré du concierge Amédée Vacherot, l'ensemble de ses déclarations ne semble guère fiable, ainsi Grégoire a bien l’air d’une femme déguisée en homme, et pour cause puisqu'il s'agit de Mme Mosgranem, maîtresse occasionnelle d'Essarès.
Note du 12/4/10 : l'indispensable dp m'a fait connaître Anacharsis à l'exposition, une curieuse oeuvre de Cherisey de 1958, signée Amédée. Le second volume s'achève sur un survol des Amédée dans la littérature, et il n'y est aucunement question du Triangle d'or.
Enfin la question de savoir si Dubillard et Cherisey ont emprunté leurs pseudos au Triangle d'or reste secondaire, surtout parce qu'indécidable, et c'est la suite des déclarations d'Amédée qui débouche sur quelque chose d'extraordinaire :
(...) On peut les voir en deuil d’eux-mêmes sur la couverture de l’édition populaire publiée en 1968, ayant à côté d’eux le méridien 0 sur la carte de France. « Le Triangle d’or » est un bon roman traitant du sacrifice d’un nègre à la Croix-Rouge en 1917. (...)
L’allusion au méridien 0 n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Valérien avait insisté auprès d’Amédée pour qu’il la fasse et auprès de Matras pour qu’il lui fasse passer un examen. Sujet pas mal austère que cette ligne imaginaire dont on sait qu’elle est jalonnée par l’observatoire de Paris. Amédée pense s’en tirer par cette anecdote. (...)

Assez étrangement, la figure des deux personnages apparaît sur une carte d'époque, du nord-ouest de la France, alors que le roman se passe presque entièrement à Paris. Si Lupin et Belval suivent une péniche jusqu'à Mantes et Bonnières, ces lieux ne sont pas sur la carte, qui ne montre même pas la totalité du seul triangle lupinien connu, le triangle cauchois, entre Dieppe, Rouen et Le Havre.
S'il y a bien une ligne verticale traversant la carte, un examen attentif (cliquer pour agrandir) permet de voir que ce n'est nullement un méridien mais UN PLI de la carte (il n'y a pas d'autre méridien ou parallèle, et on distingue de nettes distorsions pour tout ce qui croise ce pli, notamment au haut de la carte dont les côtés forment un net angle).
Par ailleurs ce pli ne peut être confondu avec le méridien 0, que Cherisey est tout de même fondé à connaître puisque c'est le "fil rouge" de Circuit, sur la couverture duquel il figure et dont une première version était intitulée Le Méridien Zéro, mais la première curiosité est que le pli se trouve coïncider presque exactement avec le méridien 1 Ouest, par rapport au méridien 0 de Paris.
On peut le vérifier sur cette carte de 1928, Michelin 98-E.R., où apparaissent les méridiens 0, 1 et 2 Ouest.
Il est à peine possible, à cette échelle (cliquer pour agrandir), de différencier le pli (de la carte en couverture du Triangle d'or) du méridien 1. Au mieux je constate que le pli passe juste à gauche du cercle figurant Eu tandis que le méridien passe juste à droite, mais plus bas le pli comme le méridien passent juste à droite des Andelys (car sur cette carte seul le méridien 0 est une ligne droite, mais la projection cartographique semble une question fort complexe, que je n'ai guère envie d'approfondir.)
A noter que bien que le méridien de Greenwich ait été adopté comme référence internationale en 1884, le méridien de Paris est toujours utilisé 44 ans plus tard (et je n'ai pas choisi cette carte par hasard en ma possession).

Je peux maintenant aborder la curiosité majeure : à partir du bas, le pli traverse trois lettres des inscriptions de la couverture, le u de Maurice (grossi deux fois ci-contre), le n de triangle, et enfin le I de LUPIN (anagramme de UN PLI), soit "un" et "I", ce qui serait amusant pour le méridien "un" ou "I". Le pli traverse encore les chevilles de Lupin...
Si ce pli n'est pas le méridien 1, du moins s'y superpose-t-il si exactement que le méridien réel "un" ou "I" traverserait pareillement ces lettres "un" et "I".
Au chapitre XIII de Circuit, Cherisey cite une série de lieux traversés par le méridien 0, commentés selon sa fantaisie usuelle.

Cette coïncidence présente un autre aspect, lequel pourrait éventuellement être intentionnel, mais je n'y crois guère.
Il faut savoir que l'oeuvre de Leblanc a connu une certaine désaffection après sa mort, ainsi ses romans n'ont été réédités après la guerre que dans des éditions pour collectionneurs, et la parution de l'intégrale en Livre de Poche a été un pari hardi, réussi puisque la plupart des volumes sont régulièrement réédités, sous de nouvelles couvertures.
La parution du Triangle d'or en 1968 a donc permis de découvrir ce roman méconnu, dont un prétendu lupinologue averti assurait la médiocrité en 1955 dans Bizarre n°11. Je partage pour ma part le jugement de Cherisey, bien que son résumé lapidaire "le sacrifice d’un nègre à la Croix-Rouge en 1917" soit pour le moins réducteur, sinon totalement trompeur.

Le Livre de Poche est souvent abrégé par les initiales LP (par exemple dans le Code prix qui figurait un temps sur chaque volume), or Lupin apparaît dans le 14e chapitre du Triangle d'or, Un étrange individu, où on n'apprend d'abord que ses initiales, L.P. :
Il l’examina. Mince, les épaules larges, le teint mat, une fine moustache aux lèvres, quelques cheveux gris aux tempes, l’inconnu semblait avoir tout au plus une cinquantaine d’années. La coupe de ses vêtements indiquait un grand souci d’élégance. Il lut aussi les initiales qui ornaient la coiffe d’un chapeau posé sur l’herbe : L. P.
On apprendra ensuite que l'étrange individu est don Luis Perenna (anagramme d'Arsène Lupin), identité conservée par Lupin dans plusieurs aventures ultérieures.
Ainsi pour cette première édition de ce LUPIN en LP, la carte en couverture montre UN PLI traversant les quatre éléments superposés à cette carte, les lettres INU des inscriptions présentes, et Les Pieds de LP...

En cherchant d'autres éditions du Triangle d'or, j'ai trouvé cette image représentant la couverture complète de la première édition en... LP, donc, où il apparaît que la carte se poursuit sur le dos et la 4e de couverture. Comme on n'y voit pas d'autre pli, je suppose qu'il s'agit du seul pli vertical d'une carte de la moitié nord de la France (comme ma carte 98-E.R.), et de fait le méridien 0 n'a d'autre justification que de passer par Paris, tandis que la ligne verticale à mi-chemin entre les longitudes extrêmes de notre territoire est proche du méridien 1.

A propos du jeu UN PLI, il me revient que le physicien David Bohm a forgé les concepts d'ordre implié et d'ordre explié pour décrire l'univers vu comme un hologramme. Sans entrer dans le détail, la couverture du Triangle d'or correspondrait bien à un ordre UNPLIé, et ne pas avoir respecté la confidentialité de ce pli pourrait bien me valoir une EXPLIation éternelle.

lundi 1 février 2010

17 janvier - 16 avril

01/02/2010, date palindrome !
Et c'est aussi l'occasion de revenir sur un schéma en rapport avec le palindrome, dans ma nouvelle L'enchanté réseau, publiée dans Rêves de Razès.
Sans le calculer, j'y avais placé l'arrivée de mon abbé Enée-Ursin Bargère à Caenne-le-Resthau, soit Bérenger Saunière à Rennes-le-Château, l'illustration telle qu'elle figure dans le livre, réalisée avec peu de soin (mais le rectangle est ici à la section d'or exacte de la période couverte par ma nouvelle, de sa naissance le 16 avril 1855 à sa fantastique découverte du 16 avril 1908, son 53e anniversaire qui était cette année-là le Jeudi saint.
C'est cette date qui avait inspiré ma nouvelle, date issue d'une erreur curieuse dans L'aiguille creuse, qui m'avait conduit à imaginer un schéma fantasmatique :
0-1378 : 13 périodes de 106 ans
1378-1484 : les 106 ans de la prétendue vie de Christian Rosencreutz, fondateur de la Rose+Croix selon les premiers manifestes de la confrérie
1484-1908 : 4 périodes de 106 ans
Soit un motif 13-1-4 que j'associais ici à la 14e lettre d'Elisabeth Lovendale, perdue parmi 18, ou à la 14e pièce des 18 de l'Art de la Fugue, dont une partie a été perdue. Comme par ailleurs le Jeudi saint est un jour essentiel rosicrucien, j'ai donc imaginé le 16 avril 1908 avoir été une date essentielle rosicrucienne. Si pour ma part je suis convaincu que toute l'affaire des Rose+Croix était au départ un canular, les courants qui se sont réclamés ensuite du rosicrucisme ne semblent pas avoir prêté attention au schématisme des 106 ans de Rosencreutz dans l'ère chrétienne. La Rose+Croix AMORC privilégie plutôt un cycle de 108 ans, que Gérard de Sède a relié dans Signé Rose+Croix à la découverte par Saunière de la tombe Blanchefort en 1891 (bien que ce soit 110 ans après la mort alléguée de la marquise en 1781).
Bref j'ai donc choisi de faire découvrir ma tombe rosicrucienne par mon abbé le 16 avril 1908, le jour de ses 53 ans, moitié de 106 correspondant mieux à Saunière qui a eu 56 ans le 1er juin 1908. Comme d'aucuns jugent significatifs ses 33 ans à son arrivée en 1885 à RLC, âge christique, j'ai conservé cet âge symbolique en faisant arriver en 1888 à CLR Bargère, né le 16 avril 1855, et j'ai choisi le 17 janvier pour son rôle primordial dans la mythologie castelrennaise, connu de tous ceux qui s'y intéressent. La date apparaît dès L'or de Rennes en 1967, soulignée par quelques coïncidences trafiquées par l'équipe Plantard, probablement pour attirer l'attention vers la Saint-Sulpice et l'église parisienne traversée par le méridien de Paris.
Voilà. Je certifie avoir choisi ces dates d'emblée, pour les raisons exposées. Au cours de l'écriture de la nouvelle, je me suis avisé que 33 ans représentait grosso modo la section d'or de 53 ans, et j'ai eu la curiosité d'affiner le calcul en jours, pour découvrir donc que la section d'or des jours correspondant à ces 53 ans tombait exactement le 17 janvier 1888.
J'ai pu inclure ce merveilleux résultat dans la nouvelle, où j'avais déjà décidé d'utiliser le nombre d'or, pour le format de la stèle de Rexadon, parce qu'en imitant la stèle de Blanchefort j'ai remarqué que celle-ci était à peu près au format d'or.
Toujours est-il que, aujourd'hui, j'ai repensé à ce résultat et que j'ai songé à le vérifier sur cette page permettant les calculs en jours juliens. Il suffit d'y noter 16 4 1855 12 0 0 pour apprendre que c'est le 2398690e jour julien, situé 19358 jours avant le 16 avril 1908. La section d'or 19358/Phi est 11963.9, qu'on arrondit à 11964 et ajoute à 2398690 dans la case voulue. Le calcul inverse donne bien le 17 1 1888.
La simplicité des manipulations m'a conduit à poursuivre la série d'or, ajoutant 11964 jours après le 16 4 1908, ce qui mène au 17 janvier 1941, et y ajouter 19358 mène au 17 janvier 1994, décidément mon choix de 53 ans au Jeudi saint 1908 était éminemment générateur en 17 janvier tous azimuts, que ce soit à la section d'or de ces 53 ans, ou aux dates dont ces 53 ans seraient la grande ou la petite section d'or.
Ceci n'a d'ailleurs rien d'extraordinaire, la logique de la progression d'or voulant que, à partir du choix initial d'un temps de 53 ans, dont la section d'or s'est trouvée être un 17 janvier, le point d'or suivant se trouve 53 ans après ce 17 janvier, et le suivant 106 ans plus tard. Toutefois il s'agit d'un calcul en jours, et les bizarreries du calendrier font que 53 ans correspondent selon les cas à 19357, 58 ou 59 jours. Si par exemple l'année 1900 avait été bissextile, la période aurait compté un jour de plus et sa section d'or serait tombée le 18 janvier 1888.

Le 17 janvier, c'est d'abord la date portée par la stèle de la marquise de Blanchefort, qui serait décédée le 17 janvier 1781, et mon anagramme du texte de cette stèle m'a fait transformer la date en Jeudi saint 1696.
La fin du message décodé du Grand Parchemin, "à midi pommes bleues", a donné lieu à une découverte volontiers présentée comme exceptionnelle : le 17 janvier à midi, les rayons du soleil passant à travers un vitrail installé par Saunière dessinent des pommes bleues en un endroit privilégié de l'église de Rennes-le-Château.
Si un phénomène lumineux peut effectivement y être observé le 17 janvier, et photographié (ici par J. Brunelin, d'autres photos ici), il n'est ni limité à cette seule église, ni à cette date, et les ronds sont multicolores, sans dominante bleue.
Depuis l'écriture de ma nouvelle, je me suis laissé tenter par Les archives secrètes du Prieuré de Sion, bradé en solderies, recueil de courts textes de Plantard, et ai été sidéré par le 9e, page 33, Le disque.
On y "apprend" qu'à Saint-Sulpice une curieuse coutume était jadis associée au rituel pascal. Le Mercredi saint, un disque de cuivre au coeur du choeur était astiqué jusqu'à briller comme un miroir. Le lendemain, Jeudi saint, tous les vitraux de l'église étaient occultés pour l'office des Ténèbres, à l'exception d'un endroit correspondant à un petit trou dans un vitrail. A midi, tous les cierges étaient éteints, et un rayon de soleil tombait sur le disque, renvoyant une lumière bleue due à l'oxyde de cuivre qui s'y était formé.
On appelait ce rituel "faire midi pommes bleues". Il a été aboli à la Révolution, et le principal témoignage de ce jeu solaire serait le tableau de Delacroix, Héliodore chassé du Temple...
Fin de citation. S'il existe bien un trou dans un vitrail de Saint-Sulpice, et des disques de cuivre dans le choeur, associés au dispositif gnomonique, le reste est évidemment de la plus haute fantaisie, mais il demeure que Plantard a bel et bien associé ici le phénomène Pommes Bleues du 17 janvier à RLC au Jeudi saint à Saint-Sulpice, alors que je n'imaginais aucun lien de ce type en choisissant les dates essentielles de ma nouvelle.
On trouve sur le web et dans la littérature diverses théories autour de la transformation du 17 janvier, 17/1, en 171, parfois basées sur le fait que 171 est la somme des nombres de 1 à 18.
Il existe ainsi un Cercle du 17 Janvier, qui organise tous les 17 janvier une réunion à RLC, dont le logo est éloquent.
L'écho avec ma nouvelle, où le 17 janvier n'apparaît qu'en rappel ironique des élucubrations diverses autour de cette date qui n'y a pas d'importance propre, est que la section d'or de 171, arrondie au plus proche entier, est 106, ce qui y était d'ailleurs évoqué. Il s'y ajoute que le 16 avril est usuellement le 106e jour de l'année.
Si ce n'était pas le cas pour le Jeudi saint 1908, année bissextile où c'était donc le 107e jour, l'autre 16 avril, où j'avais fait naître mon abbé, était bien le 106e jour de cette année 1855.

Je n'ai pas immédiatement approfondi la question du 17 janvier 1888 parce que je ne pouvais en parler tant que la nouvelle n'était pas publiée, et lorsqu'elle l'a été d'autres coïncidences ont primé, abordées notamment ici :
  • découverte en pleine nature d'une pierre semblant taillée en un rectangle d'or, la veille du jour où j'apprenais la parution du recueil de nouvelles.
  • ce recueil est au format d'or, et ma nouvelle y a une position dorée privilégiée.
  • alors que mon "actualité éditoriale" était nulle depuis bien des mois, en l'espace de quelques jours mes textes figuraient dans trois livres ou revues, sous les numéros d'ordre 13, 21, 34, nombres de Fibonacci m'étant particulièrement significatifs.

En approfondissant la question pour écrire ce billet, je me suis avisé de quantité d'échos que voici pêle-mêle :
  • Ma fascination pour les jeux lupiniens autour des 106 ans de Rosencreutz est telle que, dès 1996, j'ai écrit diverses études sur la question, mises en ligne après remaniement en 2002, et surtout j'ai envisagé un roman sur ce thème, décrivant une série de 18 meurtres en 1908, avec pour point essentiel le 14e meurtre le Jeudi saint 16 avril.
    Les 18 assassinés portaient des noms anagrammes de NOVEL-ROMAN, le jeu découvert à partir du nom Elisabeth Lovendale, nom en 18 lettres de valeur 171, comme les 18 lettres de A à R. Le principal personnage de mon roman était le détective Honoré de Valmondada, en 18 lettres de valeur 171. Il enquêtait sur la succession Monlorné, nom de valeur 106, avec son secrétaire le narrateur Alban Lenoirc, de valeur 106, comme d'autres acolytes, Hortense B, Jean Baroukh, Louis Malac.
    Je n'avais alors aucun intérêt particulier pour le nombre d'or, et n'avais aucune idée que je développerais plus tard l'obsession de rechercher des rapports dorés tel 171/106.
  • Je ne m'intéressais guère alors à l'affaire RLC, bien que connaissant le livre de Patrick Ferté y reliant l'oeuvre de Maurice Leblanc. Le mot clé "midi" (comme celui des pommes bleues) y apparaissait cependant avec une des victimes, le compositeur Marvel Noon, que j'imaginais avoir été un précurseur du dodécaphonisme (à cause de noon = 12 heures); l'exemple de composition donné était basé sur les notes B-A-C-H, parce que j'avais déjà remarqué que les 65 ans de Bach additionnés aux 106 de Rosencreutz donnaient 171; son nom provenait du roman Mister Noon de DH Lawrence, où Noon est aussi un compositeur.
  • Le recueil Rêves de Razès contient la nouvelle L'église creuse, de Patrick Genevaux. Arsène Lupin y vient à Rennes-le-Château le 22 juillet 1908 pour s'approprier les trésors découverts par Saunière, soit l'année même où je plaçais mon dénouement. Ce n'est pas un bien grand hasard puisque c'est précisément le 16 avril 1908 dans L'aiguille creuse qui m'avait inspiré, mais il n'était pas obligatoire que l'auteur respecte la chronologie lupinienne, d'autant qu'il a vraisemblablement plutôt choisi cette date parce que Saunière passe pour avoir été ruiné après 1908.
  • J'ai eu la curiosité de poursuivre vers son origine la suite de Fibonacci calculée à partir des 19358 jours correspondant aux 53 ans de Bargère, ce serait le 13e terme d'une suite débutant par 46 et 106, ce qui signifie que tous les termes ultérieurs s'expriment par des multiples de ces nombres par des nombres de Fibonacci. Ainsi, au 13e rang :
    19358 = 144 x 106 + 89 x 46
  • Ma seconde anagramme, composée avant d'écrire la nouvelle, s'achevait sur une expression énigmatique, REP CUMPAS DCXXXVI. Je n'ai pas pris la peine de justifier ce nombre, 636, employé parce que c'est un multiple de 106 et qu'il utilise 3 X, la lettre la plus ennuyeuse à caser dans les anagrammes car il y en a 5 dans l'épitaphe originale. Or 16 avril-17 janvier, c'est pratiquement le même quantième du mois, ce qui signifie que le calcul en mois de 53 ans donne une section d'or proche d'un entier, et c'est bien ce qui se passe pour les 636 mois (12 fois 53) de mon abbé Bargère.
  • En enquêtant sur les dates de Pâques, je me suis avisé qu'aux 3 années essentielles de la chronologie rosicrucienne correspondaient une même date de Pâques, le 18 avril (et donc une même date pour le Jeudi saint). Ces dates sont donc 1378 et 1484, naissance et mort de Rosencreutz, exprimées dans le calendrier julien, et 1604, où Pâques était encore le 18 avril, mais selon le calendrier grégorien, la réforme du calendrier étant survenue en 1582 (dans les pays catholiques du moins).
  • Ceci m'a donné envie d'approfondir, pour découvrir que 106 est effectivement une période privilégiée après laquelle il y a près de 40% de chances de retrouver la même date de Pâques, pourvu que les années multiples de 4 soient toutes bissextiles (cas du calendrier julien).
  • J'ai bien sûr calculé la gématrie de Bérenger Saunière, soit 74-92. Si un rapport doré "normal", comme 171/106, est du type a/b, il m'arrive de considérer des rapports du type 2b/a, et ceci m'est arrivé, après coup, pour Maxim Dufrax = 60-74, émule d'Arsène Lupin dans mon roman, où il volait les 18 wagons transportant l'héritage Monlorné, puis restituait le wagon 14 ne contenant que des valeurs non négociables. J'avais forgé ce nom pour diverses raisons, la seule contrainte numérique étant d'arriver au total 134 d'Arsène Lupin, et m'étais émerveillé ensuite de cet équilibre doré, appartenant à une suite particulièrement intéressante. L'équilibre précédent dans la même suite serait 37-46, moitié de 74-92. Le suivant serait 97-120, étudié ici.
  • Bérenger Saunière est né le 11 avril 1852 (à midi paraît-il). Je suppose que j'avais dû regarder à quoi ça correspondait, mais je suis surpris d'apprendre, ou de réapprendre, que c'était un dimanche de Pâques.

Ce dernier point offre un étonnant écho avec ce que je prévoyais de mettre dans ce billet en commençant à l'écrire.
Rohmer est mort le 11 janvier dernier. Leil n'a pas passé l'hiver hasard m'a mené à une notice nécrologique, ce qui me fit découvrir qu'il n'était pas né le 4 avril 1920 comme on le voyait le plus souvent, soit un dimanche de Pâques, mais le 21 mars, 14 jours plus tôt.
Pourquoi croyait-on qu'il était né le 4 avril ? Il me semble que c'est lui qui a accrédité cette date, notamment en soulignant la sortie de son film Conte de printemps le jour de son 70e anniversaire, le 4 avril 1990. Ce ne peut guère être par coquetterie qu'on se rajeunisse de 2 semaines, aussi la date symbolique de Pâques constitue-t-elle un semblant de motif, en accord avec mes inquiétudes développées ici.
J'ai ensuite pensé que ces considérations seraient mieux à leur place sur mon autre blog, où le 4 avril est une date clé, et puis voici que je (re)découvre que Saunière est né un dimanche de Pâques, Saunière dont j'ai utilisé le personnage, déguisé par une anagramme, et déplacé la naissance pascale originelle.
Or le pseudo Eric Rohmer est, selon ses propres dires, une anagramme (sans préciser de quoi car son vrai nom Maurice Schérer n'y correspond guère), et il s'était lui-même attribué une naissance pascale.

J'invite à lire 4 avril - 17 janvier sur Quaternité, complémentaire de ce 17 janvier - 16 avril.

mercredi 6 janvier 2010

pierre blanche

Il a neigé ces derniers jours, ce qui m'a donné envie d'aller voir ce que devenait la dalle sous quelques centimètres de neige.Le coin de la pierre ci-dessus, et la voici, sous une fine couche soulignant la régularité de sa face supérieure.
J'ai indiqué comment, le lendemain de l'illustration telle qu'elle figure dans le livre, réalisée avec peu de soinla découverte de cette dalle dorée, j'eus notification de la parution d'une nouvelle écrite près de 3 ans plus tôt, nouvelle où j'avais imaginé la découverte d'une dalle dorée dans le cimetière de Caenne-le-Resthau, transposition de l'affaire de Rennes-le-Château.
Il m'a pris la fantaisie de tracer dans la neige fort blanche le début de l'inscription que j'avais imaginée sur la stèle de Basile D Rexadon, anagramme de celle de la marquise de Blanchefort.
Et voici ce que ça donne, mais j'ai bien mal calculé mon affaire, et le résultat n'est pas vraiment ce que je souhaitais, puisque je n'ai même pas réussi à inscrire le nom complet de ce pauvre Basile.

Pour information, j'ai mis en ligne le texte de ma nouvelle ici.

mardi 26 mai 2009

un Razès loti

J'ai conté ici la découverte le 20/5, 140e jour de l'année et sa petite section d'or, d'une pierre offrant une face très proche d'un rectangle d'or, d'environ 56 x 91 cm. Le 22 je suis retourné sur les lieux avec une pièce de tissu découpée en rectangle d'or, et la perfection avec laquelle cette pièce épousait la pierre me fit douter de ma première appréciation, l'absence de toute intervention humaine sur cette pierre perdue dans la nature.
Cette question me semble secondaire, tant d'autres curiosités se sont ensuite révélées. C'est ainsi qu'au soir de ce 22 mai j'apprenais la publication d'un recueil de nouvelles auquel j'avais participé, ce qui me remémora que j'avais imaginé dans ma contribution une stèle de pierre correspondant à un rectangle d'or.
Ce n'était pas dû uniquement à mon imaginationl'illustration telle qu'elle figure dans le livre, réalisée avec peu de soin (mais le rectangle est ici , car ma nouvelle L'enchanté réseau calquait l'affaire de Rennes-le-Château avec pour ligne directrice l'anagramme, ainsi ma stèle présentait un texte qui était l'anagramme exacte de la stèle de la marquise de Blanchefort, au coeur de la plupart des spéculations, certaines d'entre elles utilisant le fait que cette stèle s'inscrit dans un rectangle d'or assez parfait.
Réétudiant la question aujourd'hui, je découvre ici une thèse mise très récemment en ligne, il y a quelques semaines à peine, où l'aspect doré de la stèle est au premier plan de l'analyse (ici une partie des spéculations que je connaissais, issues du livre de Patrick Mensior, L'Extraordinaire Secret des Prêtres de Rennes-le-Château).
Je précise de suite que je n'ai jamais pris au sérieux ces histoires de stèles, de parchemins, de cryptogrammes sibyllins, ce dont j'ai rendu compte ici, et que ma nouvelle était écrite dans cet esprit.
Je m'intéresse cependant à ce "mythe agglutinant", selon l'expression de Philippe Marlin, parce qu'il est riche en bizarreries, révélées peut-être parce que les chercheurs en ont scruté au microscope les moindres détails. Le délire commence lorsqu'on en vient à isoler quelques-unes de ces bizarreries, en oubliant toutes les autres, et à décréter que ces bizarreries-là "ne peuvent être le fruit du hasard..."

Le sujet de ce billet n'est cependant pas la critique des élucubrations castelrennaises, mais l'approfondissement d'une coïncidence qui a priori doit tout au hasard, l'impression de la nouvelle où j'imaginais une stèle dorée au moment même de ma découverte d'une pierre dorée, et ce le 20/5 section d'or de l'année.
On peut certes mettre en doute mon témoignage, du moins quant à la date de ma découverte, mais la suite impliquerait de multiples complicités.
J'ai reçu le 25 mai mes exemplaires d'auteur de Rêves de Razès, avec donc de nouvelles curiosités.
LeAu coeur doré de la couverture, Bécassine et la tour Magadala sous l'oeil goguenard de Jacques Bergier ? livre est au même format que la plupart des autres volumes édités par l'Oeil du Sphinx, excepté les reprints, et je m'aperçois à cette occasion que c'est un format presque idéalement doré, 225x140 mm. Mieux, ces nombres peuvent être considérés comme les grande et petite sections d'or de leur somme, 365
(365 x 0.618 = 225.57), illustrant le fait que la petite section d'or de l'année tombe son 140e jour, le 20 mai.
J'ai figuré les sections d'or verticales et horizontales sur cette couverture, ce qui démontre essentiellement que le maquettiste ne semble pas s'être soucié d'harmonie dorée.

Hors sa couverture cartonnée, le livre compte 206 pages, la dernière foliotée étant la page 205, où figure la table des matières.
J'ai vérifié ce compte, inhabituel pour les livres reliés à l'ancienne, faits de cahiers comportant obligatoirement un nombre de pages multiple de 4, mais les livres actuels sont souvent faits de feuilles individuelles assemblées par de la colle, ça dure ce que ça dure.
La grande section d'or tombe dans ma nouvelle, et la prise en compte de la dernière page foliotée mène à cette belle coïncidence :
205 x 0.618 = 126.69
soit à l'endroit presque exact, peu après le milieu de la page 127, où Bérenger Saunière, instruit par Claude Debussy lui-même de l'importance du "divin nombre", s'avise que les proportions de la stèle sont dorées :
Il découvrit ainsi que les proportions de la stèle obéissaient au "divin nombre", qui régissait également l'épitaphe du prétendu Basile Rexadon.
205 peut encore évoquer le 20/5, le 20 mai section d'or de l'année.

La tranche de Rêves de Razès indique OdS 34, probablement parce que c'est le 34e livre original publié par l'Oeil du Sphinx. En même temps que ce recueil, j'avais au courrier ce 25 mai le dernier numéro de Fleur de Lune, le bulletin trimestriel de l'AAMF, l'Association des Amis de Maurice Fourré, étrange écrivain auquel je m'intéresse d'un peu loin.
Il s'agit du n° 21 du bulletin, et il faut savoir que 21 et 34 sont des nombres de la suite de Fibonacci, incontournable dès qu'il s'agit du nombre d'or. Ainsi 21/34 est la première fraction donnant l'arrondi à 3 décimales du nombre d'or, 0.618.
Je rappelle que c'est un rectangle de 55x89 cm, les nombres de Fibonacci suivants, que j'avais étendu 3 jours plus tôt sur la Pierre pour vérifier à quel point elle était proche d'un rectangle d'or idéal.
Ce sont mes amis Béatrice et Bruno qui assurent la publication de Fleur de lune, les mêmes qui m'avaient envoyé en juillet dernier Le roi Mézel, ce qui était entré dans une formidable coïncidence impliquant une autre pierre avec un angle droit remarquable, à proximité de la Pierre, et une petite fleur (de lune ?)les nombres de Fibonacci 21-34-55-89. Je rappelle qu'ils habitent le 21, mais m'avaient envoyé Le roi Mézel du 89 limitrophe. Le cachet de la poste indique que le Fleur de lune n° 21 est parti de 21 - Ste Colombe/Seine - Côte d'Or, le 23-05.
Ma nouvelle était centrée sur le décryptage de la stèle dorée de Basile Rexadon, un nom signifiant triplement "roi". Et c'est à 3 km à vol d'oiseau de Mézel que j'ai découvert la Pierre dorée.

Ce numéro de Fleur de lune contenait un texte de moi, extrait de mon autre blog Quaternité où j'étudiais les possibles allusions à Fourré dans l'oeuvre de Fred Vargas, fille du surréaliste Philippe Audoin, auteur d'un livre sur Fourré. Mes publications sur papier sont plutôt rarissimes, et je n'ai pas souvenir d'avoir jamais reçu le même jour deux documents avec mes contributions.
Quoi qu'il en soit, le surréalisme peut être un lien entre Fourré et Rennes-le-Château, puisque c'est André Breton lui-même qui a fait connaître Fourré, et son disciple Gérard de Sède qui a popularisé l'énigme du Razès dans son L'or de Rennes (1967).
Parce que le thème m'inspirait davantage que d'autres fariboles, j'ai utilisé la piste Rose+Croix privilégiée par Gérard de Sède, en mentionnant nommément dans ma nouvelle le premier manifeste Rose+Croix, la Fama Fraternitatis de 1614, que les familiers abrègent volontiers en FAMA.
Alors que l'anagramme est le thème directeur de L'enchanté réseau (anagramme de Rennes-le-Château), je me suis avisé en réglant ma cotisation en retard à l'AAMF que c'était une anagramme de FAMA...

Quelques petites choses annexes :
- Je ne peux donner ici de précisions qui ne seraient peut-être pas du goût des propriétaires des véhicules concernés, mais je crois devoir signaler de multiples synchronicités impliquant des numéros d'immatriculation au cours de cette affaire. Ainsi, le 25, après avoir reçu le FdL 21 et l'OdS 34, je me suis remémoré l'envoi du Roi Mézel en juillet, à la fois du 21 et du 89, et, à l'instant précis où j'avais ces nombres en tête, j'ai croisé presque l'une à la suite de l'autre deux voitures avec chacune 21 et 89 dans leurs immatriculations (dont le détail m'est encore plus signifiant).

- J'ai déjà rencontré un autre livre remarquable, de même format 225x140 mm que Rêves de Razès, et dont l'achevé d'imprimer est daté du 19 mai 2000 (soit le jour où tombe la petite section d'or d'une année bissextile). Il s'agit de La mort des neiges, de Brigitte Aubert, étudié ici.

- Je pensais avoir innové en faisant intervenir Debussy dans une fiction castelrennaise, or depuis l'écriture de ma nouvelle est paru Sépulcre, de Kate Mosse, en octobre 2007 pour la version originale, où une partition Un caillou presque carré découvert le 24 maide Debussy est au coeur de l'énigme languedocienne. Je n'y ai jeté qu'un coup d'oeil.

- Le titre de ce billet fait allusion au dernier vers du recueil Alphabets :
UNRAZESTLOI
que Perec propose de lire "un raz est loi", tout en indiquant que d'autres lectures sont possibles, alors j'ai gardé la séquence Razès pour proposer une anagramme formant un vers tout aussi valide.

- Je comptais inclure le récit d'une autre promenade début mai, riche en coïncidences fibonacciennes, mais ce sera l'objet du prochain billet.

Note du 8 juin : cette réception le 25 mai de FdL 21 et de OdS 34 m'a rappelé une aventure éditoriale que je me suis abstenu de mentionner, tant elle restait hypothétique, et voici que j'apprends aujourd'hui la parution officielle de Teckel n° 4 le 16 juin, ce qui va actualiser la coïncidence détaillée sur cette page.
Mes différentes contributions totaliseront ainsi 21 pages dans les numéros 3-4 de Teckel, et 34 pages dans les numéros 2-1.

Note du 12 juillet : je ne comprends pas comment j'ai pu oublier jusqu'à hier que mon actualité éditoriale de mai comptait un autre titre que l'OdS 34 et le FdL 21, la BLO 13, ou 13e volume de la Bibliothèque de la Liste Oulipo, qui honore de jeux de langage divers un membre de cette liste, à ne pas confondre avec l'Oulipo tout court (dont certains membres sont cependant sur la liste). Cette BLO 13 fut décidée fin janvier pour célébrer les 50 ans de Jacques Perry-Salkow (auteur de deux recueils d'anagrammes au Seuil), imprimée à 1 exemplaire officiel, et remise à l'intéressé le 22 mai.
Je m'étais pourtant émerveillé, en consultant peu avant le projet, de voir que cette BLO 13 réunissait les oeuvres de 21 contributeurs.
On peut voir ici ma contribution, et l'ensemble du recueil (10 Mo).