mercredi 15 octobre 2008

Le domaine d'Azazel

J'ai découvert récemment Boris Akounine, qui concerne particulièrement mon autre blog Quaternité.
La première édition française de son premier roman, Azazel, a en couverture une illustration que j'ai aussitôt reconnue, empruntée au Voyage au centre de la terre de Verne, source d'une fantastique coïncidence qu'il faudra un peu de patience pour découvrir.
La maquette de cette première édition française des aventures d'Eraste Fandorine est imitée de la maquette de l'édition originale russe. Le principe paraît être de donner une illustration d'époque, sans plus, car après lecture du roman il me semble que ni la couverture russe, ni la couverture française ne peuvent prétendre illustrer, ne serait-ce que vaguement, un quelconque chapitre du livre.

Voici donc restituée la gravure originale de Riou dans son intégralité, grâce à ce site indispensable donnant toutes les illustrations des Voyages Extraordinaires.
Je suppose que ces illustrations sont désormais dans le domaine public et libres de tout droit, mais je suis indigné de voir cette gravure reprise sans indication ni de son auteur ni de son origine.
Dans son contexte, elle montre le professeur Otto Lidenbrock et son neveu Axel découvrir dans les profondeurs le corps fossilisé d'un "homme du quaternaire".

J'ai déjà eu l'occasion de parler du Domaine d'Ana, roman de Jean Lahougue (1998) paraphrasant dans le domaine du langage le Voyage au centre de la terre.
Non content de reprendre le style, les personnages et les grands traits de l'intrigue de Verne, Lahougue a parodié les illustrations du roman, ainsi l'illustration ouvrant le Domaine semble particulièrement inspirée par la gravure de Riou en question. Selon les contraintes graphiques définies par Lahougue, cette illustration est reprise à petite échelle dans chacune des 15 autres illustrations du livre, et ces 15 illustrations mises côte-à-côte forment un carré lui-même anamorphose de l'illustration initiale.

L'incipit (la première phrase) du Voyage au centre..., qu'on trouve in extenso ici, est :
Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg.

L'incipit du Domaine d'Ana, in extenso ici, est :
Le 23 mai 1991, un samedi, mon oncle, le professeur Brideuil, qui d'ordinaire s'endormait insensiblement dès les premières pages de notre lecture vespérale, perdit pied moins vite que les autres soirs.

L'incipit d'Azazel, in extenso ici, est :
Le lundi 13 mai 1876, vers trois heures de l'après-midi, (...)

Lahougue a calqué son incipit sur celui de Verne. Il a choisi de débuter son récit le 23 mai (d'une année palindrome) parce que 23 est le numéro du chapitre central du Voyage... et la somme de 8 et 15, les nombres structurant son livre en 15 chapitres dont le médian est le 8e. Le 24 mai de Verne étant un dimanche, Lahougue a décrété que son 23 mai serait un samedi, alors que c'était en 1991 un jeudi.

Akounine n'avait aucune raison de se référer à Verne en commençant son récit le 13 mai julien, soit le 25 mai de notre calendrier grégorien (la correspondance entre les deux calendriers est ensuite donnée lorsque son héros s'en va à Londres), puisque son roman n'avait originellement aucun rapport avec le Voyage au centre..., ce rapport étant apparu avec la couverture de l'édition française.
Alors qu'il semble avoir étudié soigneusement les calendriers des années où se déroulent ses romans ultérieurs, Akounine s'est planté ici car le 13-25 mai était un jeudi en 1876.
Azazel est paru en Russie en 1998, la même année que Le domaine d'Ana, ainsi la même année a vu paraître deux livres reliés au Voyage au centre... de Verne, lequel débute un dimanche 24 mai, et ces deux livres débutent un samedi 23 mai et un lundi 25 mai, alors qu'il s'agit d'erreurs dans les années concernées !
L'édition originale illustrée du Voyage au centre..., offrant donc pour la première fois les illustrations de Riou, est datée du 13 mai 1867 !

Voilà donc pour ce qui concernait la coïncidence entre les 3 livres.
Un nouveau parcours du Voyage au centre... m'a permis de relier ce billet au précédent de ce blog, et à Quaternité, née justement après ce billet sur le mandala, caractérisé par l'île ronde Théra, dont l'ancien nom est Strongyle.
Les explorateurs reviennent à la surface du globe à la faveur d'une éruption du Stromboli, à 1200 lieues de l'Islande où ils avaient entamé leur périple. Or l'île Stromboli, rappelle Verne, c'est
l'ancienne Strongyle, où Eole tenait à la chaîne les vents et les tempêtes.

Il y a ainsi deux antiques Strongyle, l'une rebaptisée Théra, ayant perdu sa rondeur après le cataclysme, et Stromboli, dont le nom s'est déformé au cours des âges. Des abîmes encore plus vertigineux que les cavernes de Jules s'ouvrent encore, car :
- je donnais dans le billet précédent les anagrammes THERA-HEART-EARTH, or on arrive ici à l'autre Strongyle après un voyage au "coeur", HEART, de la "terre", EARTH.
- cette autre Strongyle est selon la mythologie le coeur d'un modèle "crucial" de quaternité, les 4 vents, équivalents dans maintes traditions aux 4 directions.
- je reliais dans divers billets les mots Ana et Anar, or cette page indique que Tolkien aurait désigné dans son Seigneur des Anneaux le Stromboli par l'expression Emyn Anar (qui signifierait "montagne du destin").

mardi 9 septembre 2008

sur la route du mandala

Sinoué
J'ai lu le 31/8 Des jours et des nuits de Gilbert Sinoué (2001), basé sur inconscient collectif et synchronicité jungiens.
Succinctement : 1930, en Argentine, Ricardo rêve d'une femme qu'il baptise Sara, avec laquelle il aurait dans deux existences antérieures connu un merveilleux amour interrompu par une catastrophe. Une analyste jungienne identifie dans ses rêves des contenus mythiques qu'en principe il ne pouvait connaître.
Admettant après maintes hésitations rationelles la réalité actuelle d'une nouvelle incarnation de "Sara" dans une des Cyclades, il annule ses fiançailles et se rend en Grèce.
Tout ce qu'il sait de l'île ravagée vue dans ses rêves est qu'elle est "ronde", et il y a plus de 2000 îles... Un érudit se souvient qu'un nom ancien de Théra, dévastée par un cataclysme antique, est Strongylé (La Ronde), Ricardo s'y rend, s'y reconnaît, et les renseignements acquis sur place l'envoient en Crète, où il trouve l'objet de sa quête, l'archéologue Dora. Celle-ci est troublée par son histoire, et bascule lorsqu'il lui révèle un détail à propos du disque de Phaistos, non encore publié.
Grand amour... Avant de s'installer définitivement en Crète avec Dora, Ricardo va avec elle à Théra, où en visitant les ruines reconnues par Ricardo ils trébuchent sur un morceau de bois, les restes d'une poupée que Dora sait être celle que lui a sculptée son père dans sa vie antérieure.
Puis ils prennent le paquebot Doria pour que Ricardo lui montre son pays, mais le navire heurte une mine oubliée, pas de survivants au naufrage.

Halter
Le spécialiste français de l'énigme en chambre close, Paul Halter, a écrit 3 dichronies imitées de son maître ès polar JD Carr, en situant dans la civilisation minoenne chaque récit parallèle à la fiction actuelle.
Dans Le géant de pierre (1998), Patrick rencontre une étrange jeune fille qui a des réminiscences dans un état second d'une vie antérieure sur une île "ronde", ravagée par un cataclysme, qu'il identifie ensuite à Strongylé-Théra. Le "géant de pierre" est un disque de terre cuite, symbolisant pour les habitants de Théra son volcan :
C'est notre île, elle est ronde comme ce disque et possède une montagne, pas tout à fait au milieu... C'est elle le Géant de pierre.

plus loin :
Le début du texte, qui s'ouvrait avec "J'aime mon île, c'est la plus belle, elle est ronde comme le soleil...", n'évoquait que trop clairement les anciens noms grecs donnés à Théra, respectivement Kalliste et Strongyllé.

A Théra, sur un chantier de fouilles, Hélène se dirige sans hésitation vers un coffre contenant les tessons du Géant de pierre...
Toute l'affaire était une machination d'Hélène, qui avait ses raisons de se venger de Patrick. Ils meurent tous deux dans une grotte sous-marine où elle l'a attiré.

Le Chemin de la lumière (2000) est moins rationnel. Michel a soumis sa candidature pour un chantier archéologique en Crète, qu'il a eu la surprise de voir acceptée. Dans l'avion qui l'emmène, les mots chemin de la lumière s'inscrivent en lettres dorées dans son esprit, sans qu'il s'explique exactement pourquoi.
Puis il pense à son amour d'adolescent pour Andrée, les hasards de la vie les ayant séparés 4 ans plus tôt. Ni l'un ni l'autre n'avaient alors de rapport avec l'archéologie.
A l'arrivée en Crète, c'est Andrée qui l'attend ! et qui lui parle d'un disque de cornaline récemment découvert par son équipe, qu'Andrée elle-même a nommé chemin de la lumière, précisément...
Ils renouent, non sans problème puisque Andrée est fiancée à l'archéologue en chef, alors parti faire un tour à Théra... Le Chemin serait un objet magique, réplique miniature du Kernos à 34 cupules de Milia ci-contre, qu'Andrée expérimente sur un lieu sacré minoen, au-dessus de la mer. Elle disparaît de ce monde, tandis qu'une Andrea surgit mystérieusement 3500 ans plus tôt chez les Crètois, qui s'apprêtaient à lever une expédition vers l'Egypte, justement pour aller y chercher le Chemin... Les circonstances miraculeuses de l'irruption d'Andrea la font choisir parmi les dix élus, et le voyage en Egypte sera un remake de 10 petits Nègres, l'un des 10 éliminant un à un les petits Crètois (Sinoué a écrit en 2003 sa propre parodie métaphysique de 10 petits Nègres, Les silences de Dieu).
Parallèlement à cette épopée antique Michel continue dans le présent son enquête et retrouve Andrée, fortement diminuée, qui n'a que de brefs instants de conscience, perdue dans des rêves extraordinaires en Egypte antique... Andrée persuade Michel d'utiliser avec elle le Chemin, ils sautent ensemble dans l'abîme au-dessus de la mer... Dans l'autre récit, un être se matérialise au moment où l'assassin caché parmi les 10 allait assassiner sa 9e victime, Andrea...

Quelques mots du Crime de Dédale (1997), la première dichronie de Halter. En 1937, on découvre en Crète une tablette d'argile avec des dessins rappelant les pictogrammes du disque de Phaistos. A côté de la tablette, deux jarres scellées contiennent des rouleaux de peau manuscrits, c'est le récit par le roi Minos lui-même de la construction du labyrinthe de Dédale, qui permettra de déchiffrer les signes de la tablette.
Dans Des jours et des nuits , Dora montre à Ricardo le disque de Phaistos (ci-contre son autre face), ce qui provoque en lui une transe au cours de laquelle il répète un mot dont il ne connaît pas le sens, pithos. Or on vient (dans le roman) de découvrir en Lycie une jarre, pithos, sur le flanc de laquelle est gravé le signe 24 du disque, dit de la hutte rupestre (aujourd'hui ruche).

Mandala
Sans avoir besoin d'interroger Sinoué, Le chemin de la lumière me semble paru trop peu de temps avant Des jours et des nuits pour avoir pu l'influencer. Il est particulièrement curieux que ce dernier roman donne lui-même des exemples de coïncidences réelles, tirés de l'oeuvre de Jung.
Sans doute peut-on atténuer l'impact des ressemblances entre les romans de Halter et de Sinoué en les versant au compte de la communauté d'intention. Lorsque deux auteurs traitent d'un même sujet, avec probablement les mêmes sources, il est plutôt normal qu'ils en exploitent les aspects les plus romanesques, mais ceci ne peut expliquer certaines coïncidences extrêmement précises, comme le gars qui va en Crète et qui y rencontre la fille de ses rêves, archéologue dans les deux cas !
Si Théra est le second haut-lieu de la civilisation minoenne, il n'était pas obligatoire que les deux intrigues utilisent l'énigme de l'"île ronde", et je constate une nette surabondance d'objets ronds, notamment les deux disques imaginés par Halter, donnant leurs noms à deux de ses romans.
Ces disques talismaniques sont des mandalas, mot clé dans l'oeuvre de Jung. Le mandala, "cercle" en sanskrit, peut désigner toute construction géométrique centrée, qu'elle soit ou non conçue comme représentation de l'univers.
Jung indique que toutes ses expériences l'ont mené au mandala, qu'il voit essentiellement comme une quaternité, l'unité du quaternaire, la possibilité d'accéder au centre, au Soi, lorsqu'on est parvenu à faire coïncider les contraires:
Je savais que j'avais atteint, avec le mandala, l'expression du Soi, la découverte ultime à laquelle il me serait donné de parvenir.
Ci-dessus un mandala peint par Jung à la suite d'un rêve de 1927, qu'il a intitulé La fenêtre sur l'éternité...
Cet autre mandala peint par Jung en 1928 a une histoire :
L'année d'après, je peignis une seconde image, également un mandala, qui représente au centre un château en or. Lorsqu'il fut terminé, je me demandai : "Pourquoi cela est-il si chinois d'allure ?" Ce fut une étrange coïncidence de recevoir peu après une lettre de Richard Wilhelm : il m'envoyait le manuscrit d'un traité alchimique chinois taoïste dont il me priait de faire un commentaire. Je dévorai aussitôt le manuscrit, car ce texte m'apportait une confirmation insoupçonnée en ce qui concerne le mandala et la déambulation autour du centre.

Ainsi cet exemple de synchronicité touche-t-il le mandala, et une bonne part des coïncidences entre Sinoué et Halter le font-elles intervenir également. Troublant.

Je relève une coïncidence extérieure unissant deux des romans, où l'aimée Andrée-Andrea ou Sara-Dora meurt en mer avec son aimé : la dernière grande catastrophe maritime transatlantique est le naufrage de l'Andrea Doria le 25 juillet 1956 (c'est le Doria qui tue Dora chez Sinoué, ce que l'analyste apprend en Argentine par El Diario !) L'anecdote marquante de ce naufrage réel est la présence à bord de l'actrice Ruth Roman et de son garçon de 4 ans, séparés pendant le sauvetage, si bien que l'actrice a été plusieurs heures ignorante du sort de son fils, rôle qu'elle avait joué dans Three Secrets de Robert Wise (1950), avec son garçon de 5 ans passager d'un avion écrasé...
Réalité dépassant Roman... je la connais pour son rôle dans Strangers on a train, dont le titre français L'inconnu du Nord-Express m'a interpellé face à celui de My official wife (1891), L'inconnue du Nord-Express., avec de multiples rebondissements...

Carl de 4 à 5
J'ai appris le 4 septembre que Ruth Roman est morte le 9/9/99, une date qui m'est doublement évocatrice, ce qui m'a conduit à débuter ce billet ce 9/9, 9 ans jour pour jour plus tard. C'est d'abord la date où j'ai achevé le premier jet de Sous les pans du bizarre (qui était le centenaire du verdict du procès de Rennes où Dreyfus a incroyablement été à nouveau jugé coupable).
Ensuite une autre date du siècle dernier, pareillement redondante, me fascine, le 4/4/44 que Jung indique dans Ma Vie être celle où, conformément aux visions qu'il avait eues dans l'état comateux ayant suivi son infarctus, il est revenu dans le monde des vivants, tandis que ce même jour, le médecin qui l'avait soigné était alité et ne se relèverait plus.
Hier 8 septembre j'ai eu au réveil une intuition qui s'est vérifiée, mais il s'agit d'un résultat si important que je l'expose en détail ici. Jung est le chantre du mandala, de la quaternité, de la quintessence, ce qui se traduit linéairement par le motif 4-1, or les 4/5es de sa vie sont tombés exactement le 4/4/44 à midi, au centre du jour idéalement quaternaire où il aurait pu mourir mais où sa destinée a été en quelque sorte échangée contre celle de son médecin, lui accordant une tranche de vie supplémentaire dans le "système des caissettes" (ses visions lui ont montré ce monde limité à trois dimensions, où chaque personne occupe un volume rigoureusement délimité par cette contrainte spatiale, alors que l'autre monde ignore cette rigidité).
Ci-contre l'une des faces de la pierre que Jung a lui-même gravée pour fêter ses 75 ans, en 1950. On y voit Télesphore, dieu de la guérison, figure essentielle pour Jung, au centre d'un cercle divisé en 4 parties, lui-même inscrit dans un carré.

La requête Google 'mandala jung' me fournit parmi les premières réponses un post récent sur le blog Mandala, cette unique citation de Jung :
Ce qu’on appelle la vie n’est qu’un bref épisode entre deux grands mystères, qui n’en font en fait qu’un seul.

Et le mystère de la vie de Jung en quatre plus un, pourrait-il être aussi lié à ce grand mystère ?

POSER en REPOS
L'édition originale de Des jours et des nuits a pour illustration de couverture une photo d'Emmanuel Sougez, Repos. Puisque la rotondité est le mot clé de ce billet, je me permets d'isoler ce détail de la photo, aux courbes particulièrement harmonieuses, en indiquant qu'il s'agit de la raison pour laquelle l'un des libellés de ce billet est anagramme.
A propos, je remarque que THERA se prononce comme Terra, EARTH en anglais, également anagramme de HEART, "coeur", ce qui me fait proposer :
Théra est blanche comme un coeur
paraphrase d'Eluard auteur du poème d'où sont extraits les mots des jours et des nuits.
Sur un blog consacré au roman et à son adaptation, l'auteur a réagi ainsi:
Bizarrement aussi, c'est peut-être mon livre le plus proche de mon coeur. La vie est curieuse...
Gilbert Sinoué

Théra-pi, phi raté
Jung est natif du 26 juillet, la Sainte Anne, ou Santa Ana qui est pour moi la Sainte Chronicité d'Etienne Perrot, patronne des coincoins.
Il ne manque plus que le nombre d'or dans l'affaire, or j'ai jadis été interpellé par les 55 chapitres du Chemin de la lumière, lequel est un disque dont le pourtour compte 34 cupules, d'autant que Michel retrouve la trace d'Andrée au monastère de Chryssoskalitissa, dont une légende assure qu'une de ses 90 marches serait en or pur, mais visible seulement par qui n'aurait jamais péché...
Il y aurait donc 89 marches de pierre, et 1 d'or, deux nombres de Fibonacci, comme 34 et 55. Andrée voit la cupule spéciale parmi les 34 cupules du Chemin de la lumière correspondre au soleil... Cet autre soleil compte 34 spirales en sens inverse des aiguilles de la montre, parmi lesquelles une semble avoir attiré cette abeille...
En fait Halter n'a inventé ni les 34 cupules du Kernos (de Milia), ni la légende du monastère de la Marche d'Or, et je pense après relecture attentive que ses 55 chapitres sont une nouvelle coïncidence, qui offre de plus un curieux écho avec le 44 rencontré aux 4/5es de la vie de Jung, découverte que je n'aurais probablement pas faite sans mon étude sur Halter et Sinoué.
Par contre ce dernier a effectivement écrit peu après un polar où le nombre d'or est explicitement au premier plan, Les Silences de Dieu (2003), dont je signalais plus haut qu'il parodie Dix petits Nègres, comme Le Chemin de la lumière.

lundi 8 septembre 2008

de la spirale considérée comme un des beaux-arts

8 septembre vulgaire, 1er absolu du calendrier pataphysique, 135e anniversaire de la naissance de Jarry, honorée l'an dernier avec mon billet Gidouilles et cornes.
J'ai revisité il y a 5 jours le site Golden Number où j'ai remarqué une page sur Quincy Park, petit parc situé à côté de l'université Harvard à Cambridge. La gidouille y est à l'honneur car le maître d'oeuvre du parc y a choisi comme thème la spirale d'or, diversement illustrée.
J'avais probablement vu cette page lors de ma découverte du site. Elle ne m'avait sans doute guère impressionné alors, il en va autrement depuis mon aventure des 5 panneaux dorés de Quinson, le village fondé par un Quintius.
Une rapide recherche montre que le nom Quincy-Quincey vient aussi de Quintius, "cinquième", 5 étant par excellence le nombre entier associé au nombre d'or, phive écrit Gary Meisner (51 83), le phi guy (33 53), webmestre de Doré Nombre (42 67, tous ces couples de nombres étant dorés).
Je remarque que le nom de l'artiste responsable du parc, David Phillips (40 101) n'est pas doré, mais que son total 141 est doré par rapport à la mention artist (87) qui lui est accolée, et j'ai ci-contre déplacé la ligne correspondante pour la superposer au rectangle d'or figurant sur la plaque de dédicace du parc.
Je remarque que 6 carrés ont été construits dans ce rectangle d'or, comme dans la figure 26 du livre de Mario Livio, et comme dans le patch-quilt d'Anne, ce qui avait motivé mon avant-dernier billet.

En ce 8/9 jarryesque, je remarque
- que la valeur de QUINCY est 89, et que c'est le 11e terme de la suite de Fibonacci,
- que Quincy Park est en face de Harvard, où a étudié le réalisateur de Pi, premier (seul ?) film au format d'or, Darren Aronovsky qui a reçu avant-hier le Lion d'or à la Mostra de Venise pour The Wrestler,
- que Quincy Park est à Cambridge, zipcode 02138, ce qui est déjà apparu dans mes pages sur BACH.

Le titre de ce billet fait évidemment référence à l'oeuvre de Thomas de Quincey, dont Jarry a fait l'éloge dans La chandelle verte :

D'après l'ingéniosité, la préciosité même de ses procédés et de son outillage : la bille d'acier recouverte de peau d'orange et retenue au biceps par un caoutchouc, la massue silencieuse fourrée de sable, le noeud coulant fait d'un anneau d'or (on sait que l'or est le plus coulant des métaux), l'assassin est, si nous osons dire, un euphuiste dans son art.

(L'homme au sable, 1er mai 1901)

dimanche 31 août 2008

bête comme chou

J'ai déjà remarqué quelques curiosités dans les identifiants de mes billets blog, et j'en vois une belle pour le dernier, où j'ai mentionné la propriété des 6 derniers chiffres du nombre d'or donné par Livio avec 10 décimales, 339887, 339 étant la petite section d'or de 887.
Or l'identifiant de ce billet était
postID=1840641157775718443
ce qu'on peut vérifier en pointant sur le champ commentaires, et ses 6 derniers chiffres se découpent en 718 et 443, correspondant au partage d'or idéal de leur somme (1161).

La coïncidence va plus loin. J'indiquais que les 8 premiers chiffres du carré du nombre d'or pouvaient permettre de trouver les 4 suivants,
2.618 x 0339 = 887.50... (et Phi² arrondi à 11 décimales est 2.61803398875), or
718 / 1.618 = 443.75..., et 443.75 est l'exacte moitié de 887.50.
S'il faut quelques accommodements pour parvenir à cette exactitude à deux décimales, les calculs avec les valeurs plus exactes de Phi et Phi² confirment que 718/339 est bien une excellente approximation de la moitié du cube de Phi (ce cube pouvant s'écrire aussi 2Phi + 1).

L'identifiant d'un billet blog est un nombre de 19 chiffres attribué par Blogger, semble-t-il au hasard, pourvu qu'il soit différent d'un numéro déjà attribué sur le même blog. En tout cas je n'ai aucune possibilité d'en choisir ou deviner le moindre chiffre à l'avance, ma seule liberté étant l'heure de publication du billet, qui est en fait celle où j'en commence la rédaction, avec 9 heures de décalage car Blogger est paramétré d'office à l'heure californienne. Depuis que j'ai compris ceci j'essaie souvent de débuter mes billets à une heure significative.
Pour celui-ci, la disponibilité a primé, avec une petite autoréférence néanmoins puisque j'ai débuté le billet à 19 h 18 heure française, alors que je voulais essentiellement parler du tableau de 1918 de Mondrian, mais 19:18 est devenu 10:18 à l'heure californienne.
Je remarque maintenant que 19:18 est aussi 07:18 pm, ce qu'indique un cadran classique à aiguilles, ainsi j'ai débuté mon billet ...718443 à 7:18, et je connais aussi le nombre 443.
Lors des débuts d'Anne dans le patchwork, j'ai collaboré à la conception d'un panneau mural destiné à l'espace entre les deux fenêtres de notre séjour, dont le nombre de pièces était mûrement pesé, 443, correspondant au vocatif grec Anax Apollon, 112+331 (112 correspondant aux 4 blocs des coins avec du jaune, comptant chacun 28 pièces). Je ne suis plus très sûr de pouvoir expliquer quel était alors pour moi le sens profond de ces nombres...
Anax Apollon est depuis quelques années relégué dans un étroit couloir, où je n'ai pu prendre assez de recul pour une photo englobant ses bordures. L'espace interfenestral est resté vide pendant quelque temps, jusqu'à la réalisation du patch-quilt dont la largeur a été également calculée pour cet emplacement, le patch-quilt qui a également un nom choisi pour sa valeur numérique (48-79 correspondant au partage doré idéal de la somme), le patch-quilt qui a été la première motivation de mon billet Livio mode d'emploi, puisque j'avais trouvé dans le livre de Livio le dessin exact de son quiltage final.
La date d'achèvement de l'oeuvre est brodée au dos, le 18/8/95, soit il y a exactement 13 ans et 13 jours. Ou 13 ans et 8 jours avant le 26 août où j'ai découvert sur le net le livre de Livio et son dessin évocateur, alors que la pièce de départ du patch-quilt est un rectangle de 8x13 unités. Le brouillon de cette oeuvre a été un petit patch où Anne avait magnifié ce rectangle de 104 unités en y appliquant 3 pièces de tissu 8-1-3 occupant 40 unités, le découpage doré de 104 étant 40-64. Or les premiers chiffres de l'identifiant du dernier billet blog sont 184064...

J'aurais évidemment apprécié que ce billet-ci ait à nouveau un identifiant permettant quelques rebondissements, mais je ne vois a priori rien à dire de
postID=5180753170852045561
J'ai débuté ce billet à 16:18 heure française (le nombre d'or), et Blogger le donne donc publié à 07:18 (en référence aux nombres 718-443 lus dans le précédent postID, mais c'était évidemment mûrement réfléchi).

En ce 31/8, renversement de 8/13, je voudrais attirer l'attention sur une merveille du monde végétal, le chou Romanesco, où la structure en 8 et 13 spirales reste identifiable à trois niveaux, étant donné le développement fractal du légume, dont les fleurettes se disposent en enroulements d'enroulements d'enroulements...
Il existe un blog mathématique intitulé Chou romanesco, vache qui rit, etc. dont le 100e billet est consacré à ce chou de choix.
Ces 2 dernières images sont empruntées à l'article Wikipédia, mais la première du billet est une photo d'un chou acheté hier en ville, qui après dissection s'est révélé bâti au départ sur une structure de 5 et 8 spirales, mais ce n'est guère photogénique.