Il y avait un certain temps que je n'avais pas visité YouTube. Après avoir exploré les ressources Rohmer, j'y reviendrai, j'ai eu l'idée de chercher Pi, de Darren Aronofsky, pour découvrir qu'on pouvait visionner le film intégralement, en 4 parties (+ le générique de début).
On m'avait déjà parlé de ce film à sa sortie, et il m'intéressait au premier chef depuis juin où mes recherches sur le format d'or m'ont appris qu'il s'agissait du seul film effectivement voulu à ce format par son réalisateur. Je projetais de me faire offrir le DVD, en prévoyant cependant que, puisque le format cinéma 1.66 (plus exactement 5/3) devient 1.614 (proche du format d'or 1.618) lorsque visionné sur DVD, il y avait de fortes chances pour que le format d'or cinéma devienne sur DVD proche de 1.57 (par simple règle de 3), ce qui aurait été amusant puisque 1.57 est la moitié de 3.14, l'approximation courante de Pi...
Mais le sort a encore frappé, et la version donnée par YouTube n'est ni en 1.618, ni en 1.57, mais en 1.33, ou 4/3, le format de la fenêtre standard d'affichage de 114x85 mm.
Celle-ci semble respecter le format d'or original. Elle montre que le sieur tinytimton, responsable de la mise en ligne du film complet (je ne sais ni si c'est légal ni si cette version demeurera longtemps accessible), est parvenu au format 1.33 par deux opérations: rognage des deux bords de l'image et étirement dans la hauteur.
Je ne vais rien dire de plus ici du film lui-même, lequel a ses curiosités propres que j'étudie ici.
J'ai expliqué qu'en fait tous les films au format 1.66 apparaissent à un format presque doré visionnés sur DVD, mais que Pauline avait un statut tout à fait particulier, sinon unique, puisque c'est un film tourné originellement au format 1.33 mais reformaté en 1.66 pour son édition DVD.
Je croyais avoir élucidé ici les modalités de ce reformatage, par rognage du haut et du bas de l'image et étirement dans la largeur, soit des opérations similaires (mais inverses) à ce qui se passe pour Pi, mais je m'étais fié à une image 1.33 trouvée sur le site d'Arte, or cette image n'était pas issue directement du film, elle avait été reformatée, d'où mes déductions étaient erronées.
J'ai regardé cela sur mon ordi, grâce à la visionneuse de mon fournisseur neuf.cegetel. Si tout était normal le 4, le 3 la première partie du docu était dans un format inédit d'environ 2.25, que j'ai recadré sur Pauline ci-dessus. Et Rohmer dans son commentaire de cette image remarquait que son actrice avait pris inconsciemment la pose du tableau de Matisse au mur de sa chambre, La blouse roumaine, également caractérisé par certaines disproportions préfigurant peut-être les carrures des athlètes féminines du bloc de l'Est (la reproduction ci-contre respecte en principe le tableau original).
Le lendemain, il disait un mot des formats, en déclarant sa préférence pour le 4/3 (ou 1.33), parce qu'il aimait filmer les corps dans leur totalité.
Arte rediffusait également les 3, 4, et 5 octobre trois des Contes, tous tournés en 1.66 selon toutes les sources. Celui de Printemps le 3 était au même format que le docu précédent (voir ci-contre), celui d'Automne était en 1.33, enfin Conte d'Hiver était au format 1.66 (toujours légèrement réduit à environ 1.62) alors que je l'avais vu à la TV le 27 septembre en 1.33 (sans déformation anamorphique sensible de l'image). Comprenne qui peut...
Il m'a semblé amusant de terminer sur cette image de Pi, déformée dans la hauteur, telle qu'on peut (ou pouvait) la voir sur YouTube.
Je rappelle que je m'intéresse ici au contenu de Pi.
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