13 septembre : Arte diffusait Conte d'été qui me semblait un Rohmer intéressant par son double rapport à Pauline à la plage, le soleil balnéaire et le retour de l'actrice qui jouait Pauline, Amanda Langlet.
Dans Conte d'été, c'est précisément entre ces deux sections que sa nouvelle incarnation, Margot, se sent rejetée par Gaspard. Dans la (longue) première partie, leur amitié a évolué vers le flirt; bisous et attouchements divers sont échangés lors de leur dernière promenade... Puis c'est la rencontre de Solène, bien plus directe, la gêne de Gaspard lorsque, en sa compagnie, il rencontre Margot, la scène que lui fait-celle ci dès qu'ils se retrouvent en tête-à-tête. Gaspard parvient cependant à la raisonner et à confirmer leur statut d'amis à la fin de cette seconde partie.
Par ailleurs la fleur la plus souvent citée en exemple des spirales d'or végétales est le tournesol ou soleil...
Admettre que Rohmer ait effectivement utilisé le nombre d'or dans Ma nuit chez Maud, Pauline à la plage et Conte d'été risquerait d'émousser mon intérêt pour ses films, puisque, nombre d'or ou pas, ils m'ennuient le plus souvent. Enfin il faut croire que j'aime m'ennuyer...
Mais il y a les coïncidences reliées au nombre d'or, dont j'ai donné des exemples pour les films précédents, et Conte d'été n'en est pas exempt.
Ainsi c'est un film que Rohmer a tourné en format 1.66, format que les lecteurs de DVD transforment en quelque chose de très proche du rectangle d'or (1.618), ce que j'ai découvert en regardant le DVD Pauline à la plage, film reformaté dans des conditions encore non éclaircies car il a été tourné en format 1.375 (lequel devient en principe 1.33 en cassette et DVD).
C'est sur ma vieille TV à écran 4/3 (ou 1.33) que j'ai regardé Conte d'été, au format 4/3 alors qu'il est fréquent que les films soient diffusés en respectant au mieux leur format originel. Ainsi j'ai vu en format d'or Pauline destinée au 4/3, et en 4/3 Margot destinée au format d'or... Arte propose sur son site commercial Artevod de télécharger divers films de Rohmer, et c'est sur ce site que j'ai copié les deux images de Pauline et Margot présentées au début du billet, toutes deux en 4/3.
Je n'ai pas téléchargé les films pour voir leur format réel, mais ceci m'a au moins permis de découvrir des images de Pauline au format originel (ou à peu près), et d'éclaircir un petit peu la question épineuse du passage au format 1.66 en retrouvant l'image correspondante sur le DVD. Ce n'est pas moins de 3 manipulations qui ont permis ce reformatage, ainsi, pour cette image:
[Attention ! ce qui suit est erroné du fait que l'image donnée au début du billet n'est pas une image de la pellicule originelle mais un autre recadrage ! Je crois avoir trouvé de bonnes images que j'analyse ici.]
- un rognage sur le haut
- l'apparition sur la gauche d'une portion d'image originellement absente (je me perds en conjectures sur ce point!)
-l'élargissement anamorphique de l'image, d'environ 5%
Je le présumais, encore fallait-il le vérifier. 5% ce n'est pas rien (l'écart maximal à l'idéal d'or dans Conte d'été est de 2%), et il me semblait bien que les personnages de Pauline ne manquaient pas d'épaisseur, sauf lorsqu'ils étaient couchés.
C'est plutôt révoltant, quand on pense aux sacrifices que s'imposent nos starlettes pour garder la ligne. En fait cette déformation est observée par rapport au format 1.33, lui-même probablement déformé par une anamorphose inverse à partir du format de tournage 1.375 (soit environ -3%), mais il faut comparer ce qui est comparable et les amateurs de vidéo découvriront Arielle Dombasle et Amanda Langlet plus épaisses de 5% dans Pauline que dans les films tournés en 1.375...
C'est un brin compliqué, et j'attends de meilleures informations de quiconque aurait quelques lumières sur la question, qui a son importance, car si, comme je le soupçonne, le passage du 1.375 ciné au 1.33 TV est opéré par anamorphose plutôt que par rognage, alors le plan fixe du prêtre disant la messe à ND du Port dans Ma nuit chez Maud est-il originellement plus parfaitement doré que ce que j'ai envisagé dans mes billets précédents.
J'espère donc avoir l'occasion de revenir sur cette question des formats, et je veux encore évoquer un point qui pourrait donner écho à mon billet précédent, sur les spirales fibonacciennes ou gidouilles pataphysiques.
Conte d'été est centré sur Dinard, or j'ai en ma possession un petit carnet de photos prises à Dinard par Raymond Hains, carnet diffusé lors d'une exposition chez Agnès b. J'ai montré l'une de ces photos sur une page consacrée à une invraisemblable accumulation de coïncidences concernant notamment le cinéma d'Hitchcock (adulé par Rohmer) et le prénom Margo.
Toujours est-il que Hains semble avoir été fasciné à Dinard par un snack-bar, et plus particulièrement par les gidouilles décorant sa marquise. Les voici sur la double page centrale du cahier: Je signale encore que l'article de Denise Védy sur les spirales végétales, mentionné dans mon dernier billet, s'intéressait à la fleur de la marguerite.
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