lundi 23 juin 2008

aix-ter

Trois événements de l'après-midi du samedi 14 à Aix m'ont directement évoqué ma participation à la revue Teckel, créée par Jean-Bernard Pouy.
Je n'aurais pas eu besoin de cela pour y penser, indirectement, car cette journée et les suivantes ont été marquées par la récurrence du nombre de Fibonacci 55, particulièrement par son partage en 21 et 34, les deux termes précédents de la suite de Fibonacci, or mes contributions à Teckel ont totalisé 55 pages, en 5 articles dont la répartition s'est trouvée, par hasards successifs, remarquablement conforme à cette suite. Je l'explique en détail ici, mais en voici un aperçu:
— Ces 55 pages se répartissent en 34 pour les deux premiers numéros, et 21 pour les deux suivants (le n° 4 doit paraître prochainement).
— Les 34 pages se répartissent en 13 pour le n° 1 et 21 pour le n° 2.
— Ma contribution du n° 1 était en 2 articles de 5 et 8 pages.
— Ces 2 articles étaient les seuls sur le nombre d'or et Fibonacci, le premier étant une création à contrainte fibo, Sator aux 4 vents, inscrite dans une matrice de 21 × 34 lettres, où se retrouvent tous les fibos précédents (en gras).

Donc, ce samedi aixois, après un premier passage au cloître des Oblats, j'ai été courir les lieux de la ville où se trouvent des livres, notamment la bibliothèque Méjanes.
Les quelques titres que je cherche au rayon polar sont absents, mais je remarque deux livres inconnus, à commencer par Voyage au centre du mystère, de René Réouven (1995).
Je m'y plonge, m'attendant à quelques coïncidences venant étoffer le réseau autour du Domaine d'Ana.
Rien d'immédiat dans cette voie, mais quelque chose d'assez énorme à propos du Mauvais jour d'Alfred, mon étude de 21 pages du Teckel n° 2, consacrée aux multiples coïncidences entre l'Affaire Dreyfus et les romans populaires antérieurs ou postérieurs, où je remarquais notamment :
Les Habits Noirs, de Féval (1863), où il y a une histoire de bordereau, où un innocent est envoyé au bagne, et revient se venger sous le déguisement de Trois-Pattes, nom équivalent à Dreyfus (trois pieds).
— diverses oeuvres de Jules Verne, notoirement antisémite avant l'Affaire, laquelle n'a rien arrangé dans un premier temps, car Verne n'imaginait pas l'Armée et l'Etat capables de telles fourberies. Il s'est ensuite rendu à la raison devant l'évidence de la culpabilité d'Esterhazy, et ce revirement peut transparaître dans divers romans, dont Les frères Kip (1902), envoyés au bagne pour un crime dont ils étaient innocents, le maître mot du livre étant la "revision" de leur procès. Je remarquais notamment le début du roman à la taverne des Trois Pies (trois pieds ?), et la première condamnation à mort des frères, exécutoire vers le 9 mars 1886 si leur pourvoi était rejeté.
Or le 9 mars 1886 a été un jour funeste pour Verne, son neveu Gaston pris d'une crise de démence s'étant mis à tirer des coups de revolver, dont un vint fracasser le pied de l'écrivain, lequel demeura handicapé le restant de ses jours, se déplaçant difficilement avec une canne.
La canne de Gaston... Mon étude tenait du festival de cannes, la plus notable d'entre elles étant celle octroyée par Gaston Leroux dans Le Parfum de la dame en noir (1908) à son supercriminel Frédéric Larsan, alias Ballmeyer, plus ou moins contraint au suicide par son fils Rouletabille le 13 avril 1895. Au soleil couchant le "corps de trop" est expédié discrètement au fond de la mer (ci-contre une image d'un téléfilm de 1966). Or ce 13 avril 1895, pratiquement au même instant compte tenu du décalage horaire, Dreyfus est embarqué pour son probable dernier voyage, la courte traversée de l'île Royale à l'île du Diable, où tout est prévu pour qu'un homme normalement constitué périsse rapidement. Détail frappant entre autres, Larsan-Ballmeyer est appelé familièrement Fred, comme Dreyfus par ses proches.

Réouven imagine dans son roman un fils caché de Verne, né en 1849, génie du crime haïssant son géniteur pour sa phallocratie et son antisémitisme, entre autres. La première partie du roman est une confession de ce mauvais garçon datée du 1er avril 1886, dans laquelle il revendique sa pleine responsabilité dans l'attentat mené contre Jules Verne. Il est en outre affilié à la bande des Habits Noirs telle qu'elle est décrite dans les romans de Féval, dont une caractéristique est de livrer un faux coupable à la justice, ainsi en va-t-il de Gaston pour cet attentat.
Suit une seconde partie relatant l'enquête parallèle d'un policier sur la piste de ce génie du crime, que j'ai à peine regardée.
Enfin vient, en guise d'épilogue, une courte lettre du fils à son père, datée de septembre 1894, où il lui confie que sa dernière machination est sur le point de devenir publique, et qu'elle conduira à l'accusation inéluctable d'un Juif innocent, Dreyfus. Le malfaisant se réjouit en pensant au cas de conscience qu'il va poser à son père.

Voilà donc un étrange rapprochement, et en accord avec le thème floral de la journée puisque le vrai nom de Réouven est Sussan, apparenté à shoshan, la "rose" en hébreu.
Mes yeux ont encore relevé une curiosité de ce livre, où il est dit que Lautréamont a d'abord été enterré à l'emplacement 9257 de la 35e division du cimetière du Nord (Montmartre). Je ne sais si c'est vrai, mais 35, 57 et 92 font partie d'une série additive de Fibonacci, en progression d'or (j'ai parlé ici des golden numbers 57 et 92).

L'autre livre est le recueil de nouvelles Le dernier homme, dirigé par Jérôme Leroy, où je remarque un texte de Sébastien Lapaque, dont je détaille le rôle en tant que journaliste dans ma page sur les coïncidences teckeliennes.
Je n'ai jusqu'ici lu qu'une fiction de Lapaque, son roman Les barricades mystérieuses, dont j'ai remarqué la structure en 3 parties de 6-6-6 chapitres, et je suis curieux de découvrir cette nouvelle, d'autant que son titre est homonyme du titre français d'un Ellery Queen, Le mot de la fin.
Agréable texte, sous forme d'un journal où un écrivain amateur relate dans un futur proche différentes étapes de la privatisation de l'alphabet, jusqu'à l'amendement "esarlintou" daté du 3 mars, garantissant l'accès libre à tous des 10 lettres les plus usitées. Il faut payer pour utiliser les autres, que sinon les claviers transforment en ® (registered sign), envahissant peu à peu le journal de Franck Dumoncel, qui s'y livre à quelques exercices pour demeurer compréhensible.
Je pense évidemment à Perec, et plus particulièrement à son recueil Alphabets constitué de 1936 "vers" de 11 lettres, les 10 lettres esarlintou + 1 autre. J'étudie ici les aspects dorés de ce livre exceptionnel dont, notamment, les occurrences du substantif le plus fréquent, "or" précisément, dessinent le rapport 34/55 entre les deux parties du recueil.
Il est admis que la naissance de Perec en 1936 n'est pas étrangère à la structure de son livre. Je me demande si la date "esarlintou" donnée par Lapaque est une référence à la mort de Perec un 3 mars (1982), et m'étonne d'avoir débuté ma page précitée par un poème d'Alphabets écrit le 3 mars 76, choisi pour d'autres raisons.
Je m'étonne encore que l'unique nom de la nouvelle de Lapaque soit, selon mes critères, un nom doré:
FRANCK DUMONCEL = 53 87

L'un des artistes invités par Andréa Ferréol était le sculpteur Gilles de Kerversau, le frère d'Antoine de Kerversau, éditeur de Teckel.
Sur un site présentant quelques-unes de ses oeuvres, je remarque ce Berger Bélier, qu'on peut voir à Paris rue du Texel !
Quel pourrait être le chien de ce berger ?
Je vois que Kerversau a exposé récemment dans un château, celui de Condé, comme le Prins de Nombre d'or.
Je n'imaginais pas trouver par le net meilleure corrélation avec mon obsession, mais voici que je vois que Gilles a collaboré au poche Baleine spécial édité par son frère à l'occasion des 40 ans de Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe.
J'ai consacré une page à la collection de poche Baleine, où, sans aucune intention en ce sens d'AdK (Antoine de Kerversau), le rapport entre Poulpes et non-Poulpes est resté proche du nombre d'or. Beaucoup de numéros réalisent l'équilibre idéal, et c'est notamment le cas de ce n° 186, 22 mars 2000 : c’est un bon jour pour Gabriel, qui est encore le 115e Poulpe (115/186 = 0.618). Il se trouve que j'y ai participé avec un petit texte, perdu dans la masse des 130 contributions diverses, dont la photo d'une sculpture poulpeuse de GdK.
Ci-contre, AdK et moi nous partageant un mille-feuilles glacé en janvier 06. On devinera à mon air concentré que j'étais en train de répartir le gâteau en 618 feuilles d'un côté et 382 de l'autre.

mercredi 18 juin 2008

l'affaire tournesol

18 juin: j'ai achevé hier mon billet précédent débuté le 16 juin, dont la première image était originellement cette photo que j'avais prise le 14, et que j'ai ensuite remplacée par une photo presque identique où Sébastien posait le lendemain, entre son tournesol et sa rose, en compagnie d'Andréa Ferréol, organisatrice des Flâneries d'Aix.
Je mentionnais dans ce message un autre événement du jour, la rencontre du peintre Rein-Jan Prins qui nous a montré les 34 toiles non vendues parmi les 55 de sa récente exposition. Je m'étais borné à un petit parallèle avec une structure similaire chez Perec, en brûlant cependant d'en dire plus.
Ces nombres de Fibonacci 34 et 55 apparaissent précisément dans les vraies fleurs de tournesol, où on peut compter 34 spirales tournant dans un sens et 55 dans l'autre au coeur de la fleur, ces nombres étant ceux rencontrés le plus fréquemment. Pour d'autres tailles, on rencontre d'autres couples qui sont toujours des nombres adjacents de la suite de Fibonacci, 21-34 et 55-89 essentiellement. Il n'y a là nulle magie, mais l'effet d'une dynamique de croissance aujourd'hui bien expliquée.
Il y a peu de temps, je me suis aperçu que, lors de la composition de mes billets blog, chaque billet ou post avait un identifiant de 19 chiffres, ou postID, qui restait identique de la création du billet jusqu'à sa publication et ultérieurement après d'éventuelles modifications. Après avoir étudié l'ensemble de mes posts, j'avoue n'avoir aucune idée de comment est déterminé ce postID, que je suis toujours curieux de découvrir, attentif aux signes du hasard.
Voici donc que ce billet débutant par un tournesol et mentionnant les nombres 34-55 débutait par les chiffres 3455... J'estimais ne pas devoir en parler, pensant que ces ID n'étaient accessibles qu'à moi, or hier un hasard de manipulation m'a conduit à remarquer que, lorsque le pointeur passait sur le champ "Commentaires", au bas du billet blog, l'ID du billet comme celui de mon blog apparaissaient au bas du navigateur, affichant l'adresse de la page où consulter les commentaires, ou en proposer (je signale à cette occasion que j'ai récemment ouvert à tous la possibilité de commenter).
J'avais encore un doute. Mon ordinateur est connu de l'hébergeur Blogger qui ne me demande aucun mot de passe quand je me connecte, aussi je voulus vérifier si tout un chacun avait accès à ces pages montrant mes identifiants, en partant d'un autre blog hébergé par Blogger. La première idée qui me vint fut le blog de Jean-Bernard Condat, que je consulte régulièrement, et c'est d'ailleurs à partir de son blog qu'il m'est venu l'idée l'an dernier de créer le mien.

J'y suis donc allé, mais Condat n'accepte pas les commentaires sur son blog, et ne pouvait donc répondre à mon problème. L'en-tête des blogs de Blogger comporte un champ blog suivant, sur lequel j'ai cliqué, pour arriver au blog de Leapin Leo, et à son post du 18 juin, essentiellement cette photo:
Une fleur de tournesol (note de septembre 09: ce blog a hélas disparu) et la qualité de la photo permet, sinon de compter exactement les spirales du coeur, grossi ci-contre, du moins de déterminer qu'il s'agit d'une fleur de type 34-55.
En étudiant la commande "blog suivant", qui m'a amené à ce soleil 34-55 alors que je vouais savoir si l'ID débutant par 3455 de mon billet tournesol était accessible à tous, j'ai compris qu'elle donne accès à un blog où vient d'être publié un nouveau billet, sans rapport avec le blog à partir duquel la demande a été faite. J'aurais donc tout aussi bien pu partir de mon propre blog, affichant le tournesol de Sébastien, pourvu d'avoir cliqué au même instant sur "blog suivant", attendu que Blogger, hébergeant des blogs par dizaines de milliers, doit recevoir plusieurs billets par seconde.

Lorsque j'ai découvert qu'à chacun de mes billets correspondait un ID, le 23 mai dernier, j'ai étudié chaque cas, ce qui n'a abouti qu'à une seule curiosité, mais sacrément bizarre.
Mon billet du 12 décembre dernier était consacré à L'ami de mon amie de Rohmer, se prêtant remarquablement bien à une analyse dorée. Je terminais sur une image de Perceval le Gallois, que je venais de voir, une représentation de la crucifixion avec le Christ sur une croix doublement dorée.
Voici donc ce qu'on peut voir en sélectionnant décembre 2007, en allant à la fin du second billet, et en pointant sur "1 commentaires", sauf que sur cette copie d'écran le pointeur n'apparaît pas :
Mon identifiant de blog, ou blogID, se termine par les chiffres 1480, tandis que l'identifiant du billet, ou postID, débute juste ensuite par les chiffres 888.
Or 888 et 1480 sont les valeurs des mots Iêsous Christos, selon l'alphabet numéral propre au grec ancien, Jésus-Christ on l'aura deviné. Ces valeurs ont été largement commentées, déjà par les gnostiques des premiers siècles de notre ère, 888 parce que c'est un nombre frappant, faisant écho au fameux 666 de l'Antéchrist, 888 et 1480 ensemble parce que ce sont 3 et 5 fois 296. Ainsi le nom complet 8 (×296) se partage en 3 et 5 (×296), et il n'en faut pas plus à certains pour voir là la divine proportion, 3-5-8 étant 3 nombres de la suite de Fibonacci.
J'avais mentionné cette harmonie des valeurs 888 et 1480 dans mon second billet, où je relatais une bizarrerie survenue pendant l'écriture du billet : alors que je venais de donner cette valeur 888 du Jésus grec un incident me fit perdre le début de mon billet, et lorsque je redémarrai le navigateur il s'afficha une page 888.com pour une raison encore indéterminée.
J'y expliquais aussi pourquoi ce "miracle" n'avait pas réussi à me convertir, et je persiste aujourd'hui, avec cette exceptionnelle coïncidence : je donne pour la première fois une image montrant Jésus-Christ (plus exactement quelqu'un jouant son personnage), en annonçant que je la commenterai ultérieurement, et juste dessous le champ commentaires fait apparaître dans mes blogID et postID les séquences 1480 et 888 du Christ Jésus...
De la suite dans les ID, donc, mais il y en a aussi dans l'ID 3455... de mon dernier billet commençant par un tournesol et mentionnant les nombres 34-55, et je ne ressens pas le besoin d'adhérer aux Fervents Adorateurs du Saint Tournesol.
Coïncidence entre les deux coïncidences, j'avais donné dans un autre billet sur Rohmer cette image de coeur de marguerite empruntée au site de JP Davalan, où se distinguent très bien les 34 et 55 spirales.

Leapin Leo a créé son blog en janvier dernier, et depuis février il semble poster chaque jour une photo accompagnée d'un court commentaire, ainsi son tournesol a été pris à la station Shell de Wrightsville Beach, Caroline du Nord.
Ceci m'a interpellé, Wrightsville étant jusqu'ici pour moi une ville imaginaire de Nouvelle-Angleterre où Ellery Queen, mon auteur polar favori, a situé bon nombre de ses intrigues, mais bien sûr Wrightsville est un nom assez ordinaire pour ne pas s'étonner de l'existence d'un tel toponyme. Je venais ce mercredi de ranger un carton de livres que m'avait rendu ma fille, parmi lesquels La ville maudite, le premier Queen introduisant Wrightsville.
J'ai jadis personnifié le phénomène des coïncidences en le baptisant l'éon Napol. Mon amie dp m'a fait remarquer qu'il y avait une certaine similitude entre les lettres de LEON NAPOL et celles de LEO LEAPIN. Elle ne croyait pas si bien dire, car j'ai forgé le mot NAPOL à partir du mot PLAINE, exacte anagramme de LEAPIN (probablement pour leaping, "sauteur").
Il s'agissait alors pour moi d'un jeu numérique 15-39 (dans l'alphabet de 23 lettres du 16e siècle) inspiré d'un motif 5-13 que j'avais repéré dans Rabelais.
Par la suite j'ai appris que 5 et 13 étaient des nombres de Fibonacci, non consécutifs, avec un saut du 8 intermédiaire. Sachant que Fibonacci avait établi sa suite à partir des générations d'un couple de lapins, ce sauteur LEAPIN également anagramme de LAPINE me semble décidément significatif, d'autant que le prénom de Fibonacci était Leonardo.
Et le tournesol de Leapin Leo est venu souligner des curiosités survenues les deux jours précédents.

Lundi, quelques instants après que j'eus commencé le billet aix-ode, ma compagne avait au courrier cette revue à laquelle elle est abonnée, Plaisirs de peindre.
La couverture renvoyait à un article intérieur, où le peintre Joël Simon expliquait en 4 pages la marche suivie pour réaliser le tableau, à partir d'une photo dont le détail ci-contre permet de constater qu'il s'agit encore d'une fleur à 34 et 55 spirales.
Je décortique le nom du peintre, qui livre les valeurs
JOEL SIMON = 42 70
or 42/70 = 3/5, le même rapport que 888/1480 de Iêsous Christos.
Jésus, Jehoshua, est en hébreu un nom théophore, formé à partir du Tétragramme JHWH.
Joël, Jahoel, est un nom doublement théophore, signifiant "JHWH (est) Dieu". Eliaho, Elie, lui est équivalent, composé en hébreu des mêmes lettres.
Constatant que ELIE NAPOL est l'exacte anagramme de LEAPIN LEO, je me demande si je n'aurais pas découvert le prénom du malicieux éon.

Cette affaire tournesol m'a rappelé quelque chose, avec un autre Joël, Joël Sternheimer pour ne pas le nommer, polytechnicien ayant jadis fait quelques pas dans le showbiz sous le nom d'Evariste.
Sternheimer affirme avoir découvert une équivalence vibratoire propre à chaque acide aminé, ce qui permet de transformer en partition une séquence protéique. Parmi les curiosités les plus citées, il y a une séquence de la protéine ATP6 du tournesol qui équivaut aux premières notes du refrain du célèbre O Sole mio. Ci-contre une représentation par l'artiste Laurent Duthion, on trouvera ici plus de renseignements, hélas traduits du japonais.
Sternheimer a des partisans qui prétendent vérifier ses théories par des expériences rigoureuses. C'est bien possible, mais dans ce cas précis je resterais perplexe, O Sole mio étant la chanson napolitaine de référence...
La page japonaise suggère qu'elle a été composée au milieu des champs de tournesols qui auraient inspiré un artiste particulièrement réceptif. Il semble du moins vérifié qu'elle a bien été composée à Odessa, ville particulièrement concernée par mes vaticinations dorées.

Le tournesol est communément appelé "soleil", et Tryphon Tournesol est enlevé et emmené au Temple du Soleil dans l'album de Tintin homonyme. Il est sérieusement envisagé que Hergé ait été influencé par le nombre d'or, et cette page étudie une image du Temple du Soleil.
Je propose pour ma part la couverture du Piège diabolique, d'EP Jacobs qui a collaboré étroitement avec Hergé. J'ai tracé ci-contre deux sections d'or qui se croisent à une intersection particulièrement nette, au centre d'un mandala.
Cette image mériterait plus d'attention. Attendu qu'elle a été légèrement recadrée selon les éditions de l'album, il vaudrait mieux étudier le dessin original.

Mardi soir, j'ai mis exceptionnellement la radio, sur France-Musique, peu avant 20 h où commence l'émission d'Arièle Butaux, Un Mardi idéal, laquelle débutait par le duo Musica Nuda venu présenter son nouvel album, intitulé 55/21.
Je n'ai trouvé nulle part la raison de ce titre, mais j'ai appris sur le site du duo que la première présentation de l'album avait eu lieu la veille, lundi 16, au théâtre San Carlo, à Napoli (Naples).
Depuis que j'ai fait la relation entre la suite de Fibonacci et le rapport 13/5 de la plaine Napol, j'ai pris l'habitude d'appeler Napol un rapport doré au carré, approchant le carré du nombre d'or (2.618), au lieu du rapport doré usuel (1.618). 55/21 en est une bonne approximation (2.619).
MUSICA NUDA = 66 40
C'est ce que j'appelle un nom doré, dont les deux composantes correspondent au partage doré idéal de la somme 106.

Une petite chose encore. Je suis évidemment allé voir quel était l'ID du billet Sunflower de Leapin Leo, et j'ai remarqué qu'il débutait par les chiffres 911 (je rappelle que ce blog a disparu).
En préparant lundi mon billet aix-ode, j'ai sélectionné 3 photos sur la vingtaine que j'avais prises à Aix, qui portaient les numéros 020, 009 et 011 dans le fichier correspondant. On peut le vérifier en cliquant sur chaque photo, sauf pour la première avec le monsieur Tournesol que j'ai remplacée par une autre photo transmise par Sébastien, mais j'ai donné au début de ce message la photo originale 020.
S'il n'y avait aucune velléité numérologique dans mon choix, j'avais remarqué que 9-11-20 formaient une suite additive (9+11=20), ce qui avait été souligné par une curiosité : en même temps que la nouvelle photo, Sébastien m'avait envoyé un courriel en circulation énumérant de prétendues curiosités du 11 septembre, du 9/11 anglosaxon, en partie fantaisistes.
Il y a une curiosité arithmétique dans la suite additive de type Fibonacci formée à partir des premiers termes 9 et 11 :
9-11-20-31-51-82-133-215-348-563-911-...
Au 11e rang apparaît 911, concaténation des premiers termes 9 et 11. Or une série additive S de premiers termes quelconques S1 et S2 est liée à la suite F de Fibonacci de telle façon que son terme de rang n est déterminé par la formule :
Sn = S1 × Fn-2 + S2 × Fn-1
soit, pour le 11e terme d'une série débutant par 9 et 11:
S11 = 9 × F9 + 11 × F10 ou
911 = 9 × 34 + 11 × 55
c'est-à-dire que la petite curiosité de l'ID débutant par 911, 11e terme d'une série additive débutant par 9 et 11, est magnifiée par l'intervention de 34 et 55, nombres de spirales du tournesol, concaténés en 3455, le début de l'ID de mon billet qui avait motivé l'enquête m'ayant mené à ce post 911...

Voilà pour le côté tournesol de l'affaire. Il y a d'autres aspects que je compte aborder prochainement.

lundi 16 juin 2008

aix-ode

14 juin, Flâneries d'Aix, organisées par Andréa Ferréol qui a invité Sébastien Orry, architecte paysagiste et compagnon de notre fille Aurélie.
Voici Andréa et Sébastien, entre ses créations Iseut-Rose et Tristan-Tournesol:
Parmi les premiers visiteurs de l'expo, une dame Haury venue exprès de Marseille pour voir l'ours en gazon que son homonyme Orry avait réalisé pour la ville de Digne il y a deux ans. Il figurait en illustration de l'article de La Provence annonçant les Flâneries, mais l'expo présente est consacrée aux créations florales en résine de Sébastien.
Ses autres fleurs magnifient le cloître des Oblats, espace inattendu dans la ville,
aimable cour sur
le cours Mirabeau
comme l'a anagrammatisé le poète:
La famille s'était jointe à l'exposition, ci-dessus un ensemble triangulaire de Dina, notre autre fille, et une toile carrée d'Anne, ma compagne, reprenant le motif du quilt ci-dessous:
Ce quilt est dérivé du patch-quilt présenté en avril. Le motif original a été déformé en courbe, toujours avec le nombre d'or en paramètre, et les couleurs limitées à deux, plus l'orange des centre et fond.
Nous l'avons nommé Fiorenacci, et la toile acrylique complémentaire Fiorepolis, en hommage aux variations symétriques de Danielewski sur les mots Viabibonacci et Viabibopolis, dans Only Revolutions.

A propos de Fibonacci, en route vers Aix ce 14 juin, nous avons fait une pause à la maison Nombre d'or, concernée par de multiples coincidences. A l'origine, en route vers Aix avec mon ami Le Goff, je venais de lui parler du nombre d'or dans un poème de Perec lorsqu'il me signala qu'il venait de voir ce panneau en bordure de la route.
Nous apprîmes ensuite que ce panneau venait d'être placé par les Prins, nouveaux propriétaires d'une maison cachée dans les arbres, construite par un éleveur de chèvres selon le nombre d'or. J'avais fait la connaissance d'Anette Prins, qui n'en savait pas plus sur la question du nombre d'or, et je voulais lui montrer notre quilt, exemple de réalisation dorée. Seul son mari était là, de retour d'une expo de peinture dans le Loiret, où il était satisfait d'avoir vendu 21 toiles sur les 55 exposées.
Je lui ai appris que cette opération illustrait parfaitement le nombre d'or, 21, 34 et 55 étant des nombres de la fameuse suite de Fibonacci. Ne voulant pas abuser, j'ai gardé pour moi que l'harmonie dorée la plus remarquable du poème de Perec dont je parlais à mon ami se traduisait par un partage de 55 en 21 et 34, marqué précisément par les mots "mon nombre d'or".
J'ai su tardivement que Perec avait griffonné sur les premiers brouillons de ce poème les 10 premiers nombres de Fibonacci, soit 1-1-2-3-5-8-13-21-34-55, comme s'il avait envisagé une telle contrainte numérique, mais la suite des brouillons démontre qu'il n'a procédé à aucun comptage lors de la réalisation effective !

Ce n'est qu'en écrivant ce billet que je vois l'écho possible entre le nom de l'éminent érudit qui m'a communiqué ces brouillons, Alain Chevrier, rédacteur en chef de Formules, et le chevrier qui a construit la maison Nombre d'or... Et cette journée aixoise avait connu une première coïncidence onomastique animalière avec l'amatrice d'ours Haury venue voir l'ours Orry...
Page 1 de Only Revolutions (côté Sam, en respectant au mieux la typo originale) :
_Golden Bears bow at my knee:
___Go ahead Lieutenant General.

Le site de Sébastien Orry est ici.

jeudi 12 juin 2008

palme d'or à Jane

12 juin, pique-nique des Beaux-Arts de Digne, dont ma compagne Anne suit les cours, au lac de Gaubert. Je l'y accompagne et remarque deux canards dont les sillages entrecroisés forment un W...Le soir, nous regardons Paris, Texas, de Wim Wenders, qu'Anne a emprunté à la médiathèque. Le film dure 139 minutes, je ne suis pas sûr d'avoir envie de tout regarder, l'ayant déjà vu au moins deux fois, mais l'art de WW est tel que nous sommes à nouveau captivés.
Depuis quelque temps, je suis attentif au découpage temporel des films, et mes souvenirs de celui-ci me suggèrent qu'il faudrait s'intéresser au moment où le film bascule, l'apparition tardive de Nastassja Kinski. Eh bien ça tombe pile poil vers la section d'or, et ça ne s'arrête pas là, mais peut-être faut-il rappeler le sujet, simplissime.

La famille Henderson a éclaté voici 4 ans, papa Travis (Harry Dean Stanton) et maman Jane (Nastassja) sont partis chacun de leur côté, tandis que leur enfant Hunter a été recueilli par le frère de Travis, Walt, et sa femme Anne. Le spectateur ne l'apprend que petit à petit, le film débutant par la découverte de Travis errant dans le désert, semblant avoir perdu tout contact avec la réalité.
Travis est hébergé chez son frère, où il s'humanise un peu, mais est rejeté par son fils, âgé de 8 ans maintenant, qui ne veut rien avoir à faire avec ce dingue. Et puis il y a une scène essentielle, où Walt projette un petit film tourné 5 ans auparavant, lorsque les deux couples étaient partis ensemble à la mer. Hunter affecte de s'en désintéresser, mais le regarde tout de même du coin de l'oeil, en lorgnant de temps à autre vers son père. Il confie ensuite qu'il a compris alors que Travis aimait toujours Jane, et que sa vraie famille pouvait se reconstituer.
Le film DVD dure 138' 55", dont on peut calculer la petite section d'or à 53:04 et la grande à 85:51. Cette scène clé de la projection a lieu de 50:25 à 54:28. On y voit pour la première fois Jane, du moins son "image", à plusieurs reprises, et il se trouve que la seconde précise de la section d'or tombe sur un plan où Jane et Travis semblent nager dans le bonheur.
Je n'en déduis rien, surtout pas que Wenders ait consciemment construit son film selon le nombre d'or. Toujours est-il que ça tombe plutôt bien, et que ça continue ensuite pour l'apparition "en vrai" de Jane.
Travis et Hunter se rendent à Houston, où ils savent que le 5 de chaque mois Jane se rend dans une certaine banque pour placer de l'argent sur un compte destiné à Hunter. Travis et Hunter surveillent les deux accès de la banque, en communiquant par talkie-walkies. L'attente est longue, et ils sommeillent tous deux, jusqu'à ce que, par chance, Hunter ouvrant les yeux aperçoit une blonde qui sort de la banque et entre dans une voiture. Son visage est un instant visible, au temps 85:17, à 34 secondes du temps idéal. Hunter l'identifie d'après la photo en sa possession et prévient Travis, mais celui-ci dort... C'est exactement au temps idéal 85:51 (01.25.51 indique le compteur du logiciel, lisible en cliquant sur l'image), que Travis relève la tête, ayant entendu l'appel de Hunter par le talkie-walkie, pas trop tard pour déclencher la poursuite.
Je donne ces précisions parce que les images correspondantes sont significatives, mais sans ce degré de précision à la seconde, il reste fascinant que, à la minute près, les apparitions virtuelle et réelle de Jane se produisent aux deux sections d'or du film. Eisenstein est loin d'avoir visé une telle précision pour son Cuirassé Potemkine, qu'il a néanmoins revendiqué doré.
La Palme d'or 84 était justifiée.

En bonus du DVD Wenders s'exprime en français pendant 25 minutes, dévoilant quelques curiosités sur son film, qu'il a commencé à mixer le jour où débutait le festival de Cannes, le 11 juin 84, où il a amené en catastrophe la première copie sous-titrée une heure avant la projection officielle, le 19 juin.
Il indique aussi que Sam Shepard et lui ont conçu ensemble le scénario de la première partie, en s'intéressant avant tout au personnage de Travis, et Wenders a tourné cette première partie sans aucune idée de ce qu'il se passerait ensuite ! Toutes les idées échangées sur comment Jane apparaîtrait tournaient court. Et puis le vrai père du petit Hunter, Kit Carson (!), au courant du blocage du film, a eu l'idée du peep-show, et a écrit un script que Shepard a développé et dicté à Wenders au téléphone juste avant le tournage des scènes avec Jane.
Ainsi, à la coupure d'or du film, marquée par l'apparition de Jane "en vrai", correspond une coupure d'inspiration des scénaristes originels. Je me demande si la scène du film familial préexistait à l'idée du peep-show (qui y trouve peut-être son origine), quoi qu'il en soit les apparitions de Jane sur des écrans se répondent entre elles, contribuant à l'unité du film et soulignant son harmonie dorée autour du personnage de Jane. Je rappelle que la petite section d'or, où Jane apparaît dans le film en super-8, est encore la grande section d'or de la première partie, dont Jane est absente.
Wenders a imaginé un peep-show fort différent des établissements qui existaient alors, notamment le miroir sans tain qui a permis les extraordinaires scènes finales, avec par exemple la superposition du reflet du visage de Travis sur celui de Jane.

Wenders évoque aussi une coïncidence pour la musique. Il savait qu'il allait faire appel à Ry Cooder, et avait pensé à son interprétation de Dark was the night, inspirée par l'enregistrement de 1927 de Blind Willie Johnson, qu'on peut entendre ici. Il a montré son film à Cooder, sans le lui dire, et c'est aussi ce morceau qui s'est imposé au guitariste, qui en a réalisé une nouvelle adaptation.
Je me sens également concerné par ce morceau. Vers 15 ans, des amis plus âgés m'avaient converti au vieux blues, et je me souviens que le premier disque que j'ai acheté était le coffret de trois 33 tours The Rural Blues, trouvé dans un magasin d'importation des Champs, dont je ne me rappelle plus le nom. Il y figurait deux titres de Blind Willie Johnson, dont Dark was the night, et j'avais tellement apprécié que j'avais ensuite acheté le 33 tours de Blind Willie Johnson, malgré son prix élevé (je crois me rappeler de 50 F, plus de deux fois le prix d'un LP normal vers 66).

Petite curiosité, le DVD annonce "format 1.66 respecté", or le format effectif est 1.78 (16/9).
La fiche IMDb de Paris, Texas indique aussi le format 1.66.

lundi 9 juin 2008

Le mystère du mystère

Je reviens sur la novelette Le mystère de la chambre 813, de William Irish, parue en 1982 chez Néo dans le recueil homonyme, traduite par Gérard de Chergé, rééditée ultérieurement dans le recueil Irish Revolver chez 10/18. Les deux éditions lui donnent pour titre original Mystery in Room 813, alors que c'est un Mystery in Room 913 que Cornell Woolrich (alias Irish) a originellement proposé aux lecteurs de Detective Fiction Weekly en juin 1938.
Il pourrait y avoir une explication triviale, le numéro de la chambre indiquant l'étage où elle se trouve, or le 9th floor d'un immeuble américain est pour nous un "8e étage", mais, si ceci a pu fournir au traducteur une raison seconde, il me semble que la raison première de la modification a été qu'il venait de se créer en France en 1980 l'association 813 des Amis de la Littérature Policière, dont Gérard de Chergé était un des premiers adhérents (sous le n° 41). Que ce soit lui qui en ait eu l'idée ou le responsable de ce choix de nouvelles d'Irish, Stéphane Bourgoin, également membre de 813, il me semble évident que la traduction de 913 en 813 est une allusion à l'association, laquelle a d'ailleurs accordé cette année-là au Mystère de la chambre 813 le Trophée 813 de la meilleure nouvelle.

Si le passage de 913 à 813 peut se justifier, la mention du titre original est une vraie trahison, qui n'est peut-être pas due au traducteur, tant il y a d'étapes dans la publication d'un livre.
Ainsi, j'ai découvert cette curiosité en lisant une exégèse de l'oeuvre d'Ellery Queen, lequel a écrit une nouvelle (Cold money, en français L'argent qui dort) se passant dans la chambre 913 de l'hôtel Chancellor. Le détective de l'hôtel y joue un rôle, ce qui fait dire au commentateur qu'il s'agit d'un hommage à la nouvelle d'Irish qui se passe dans la chambre 913 de l'hôtel Saint-Anselm dont le détective est le personnage principal, et ce qui m'a fait m'interroger: y avait-il deux nouvelles d'Irish, une dans la chambre 813, une autre dans la chambre 913 ?
J'ai donc découvert ce qu'il en était, et mes efforts pour découvrir une hypothétique parution anglaise sous le titre Mystery in Room 813 m'ont amené à une curiosité: un fait divers dans la chambre 813 d'un hôtel de Los Angeles, occupée par une jeune femme retrouvée morte 104 pieds sous son balcon, au matin du 13 novembre 1996. Le locataire de la chambre voisine a été soupçonné, inculpé, et innocenté après un procès en 2003.
Ce fait divers a donné lieu à un téléfilm US, sous le titre Mystery in Room 813, or la nouvelle d'Irish a justement pour sujet une étrange série de défenestrations de la chambre 913 originale, ou 813 en français. Ceci ne peut constituer une coïncidence notable que si les Mystères de la chambre X ne prolifèrent pas, et une requête "mystery in room" ne livre après analyse que peu de résultats, concernant essentiellement 3 oeuvres:
  • le téléfilm Mystery in Room 813, qui arrive en premier.
  • un roman pour jeunes, Mystery in Room 512.
  • et le Mystery in Room 913 de Woolrich/Irish.
Les divers autres résultats, ponctuels, ne concernent pas des titres d'oeuvres.
Je remarque que la chute (réelle) de la chambre 813 s'est passée une nuit du 12 au 13, alors que la seule date précisée du Mystère de la chambre 813 est celle de la troisième chute, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1935.
La nuit du 12 au 13 est le titre d'un roman de Steeman.

Et puis il y a Truffaut.
J'ai déjà indiqué que je ne savais pas s'il avait connu la parution de ce Mystère de la chambre 813 quelques mois avant le tournage de Vivement dimanche !, fin 1982, mais qu'il n'avait nul besoin de cette connaissance pour fourrer une chambre 813 dans son film, attendu qu'il y a déjà trois autres chambres 813 dans ses films antérieurs, sans parler des multiples autres manifestations de son tic 813.
Ce qui est certain, c'est que Truffaut n'a pas pris la peine de relire le roman de Charles Williams Vivement dimanche ! avant d'accepter l'idée de son assistante de l'adapter, ce qu'il a regretté ensuite. Et ce qui est non moins sûr, c'est qu'il y a un (petit) mystère dans la chambre 813 de l'hôtel Garibaldi, où Fanny Ardant vient passer la nuit pour enquêter. Alors qu'elle dort, un individu entre par effraction dans la chambre, il y a lutte sur le balcon, au-dessus du vide, mais l'homme parvient à s'enfuir, abandonnant un pan de sa veste dans lequel Fanny découvrira sa carte de visite, c'était le détective Lablache.
Un autre détective dans une autre chambre 813, mais ces éléments étaient présents dans le roman de Williams (où la chambre n'avait pas de numéro, s'il est besoin de préciser).
Le film de Truffaut est sorti en salle le 10 août 1983; je remarquais que c'était la seule année comportant les chiffres 8-1-3 où il pouvait raisonnablement sortir un film, et je m'aperçois maintenant que l'année permet aussi de construire 9-1-3, et que la seule autre année du siècle permettant cette dualité est 1938, l'année où est parue la nouvelle originale Mystery in Room 913, où apparaît aussi une chambre 813 lors de l'interrogatoire des voisins (devenue 713 dans la version française, évidemment).
Je rappelle que Charles Williams comme Alfred Hitchcock sont natifs du 13 août, du 8/13 à l'américaine, et que le Hitchcock préféré de Truffaut était Fenêtre sur cour, adapté d'une nouvelle de Irish présentant des points communs avec Mystery in Room 913. Un apprenti détective persiste à imaginer un crime, malgré l'enquête de la police officielle, et les deux nouvelles s'achèvent sur la défenestration du coupable.
La nuit du 12 au 13 août 83, Truffaut n'est pas passé par la fenêtre, mais a ressenti les premiers symptômes du mal qui allait l'emporter un an plus tard.

J'ai voulu laisser le mot de la fin à Irish, avec la dernière phrase de sa nouvelle.
Le détective Striker a été licencié de l'hôtel Saint-Anselm, parce qu'il s'obstinait à voir une volonté malveillante dans les 4 chutes de la chambre 813. Il revient grimé l'année suivante et loue la chambre 813 sous une fausse identité, ce qui lui permet d'éclaircir le mystère. C'est le locataire de la chambre 809 qui avait imaginé un piège diabolique : lorsque la fenêtre de la chambre 813 était ouverte, il avait trouvé un moyen de déplacer le lit, si bien que la porte-fenêtre au balcon dangereux remplaçait la porte du cabinet de toilette...
Au cours de la lutte entre les deux hommes, le meurtrier tombe à son tour et s'écrase 8 étages plus bas. C'était un sociopathe, haïssant ses semblables à la suite d'une affaire de terrain aurifère acheté en Ontario, s'étant avérée ensuite une escroquerie. Dans l'épilogue de la nouvelle, le flic qui s'obstinait à voir des suicides dans les défenestrations à répétition de la chambre 813 remarque que les journaux signalaient la veille la découverte de gisements pétrolifères en Ontario, et qu'il se pourrait que le terrain du fou soit concerné.